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    Ô viens goûter chez moi vers dix-sept heures trente,

    Viens sans masque et sans peur mais n'oublie pas ton gel,

    Autant que Jean Castex ton souvenir me hante

    Je vais te convertir aux joies du présentiel.

     

    Au diable la pudeur, découvre-moi tes joues,

    Ne crains pas de l'amour la contamination,

    Déconfinons nos corps, brisons tous les tabous !

    Je serai ton variant, ta dérogation.

     

    Tu es mon pain maison, ma muse, ma coquine

    Qui allume un incendie en plein couvre-feu

    Tu es pour D.Raoult comme la chloroquine

    Ou pour Doc Gynéco quelques grammes de beuh.

     

    Ma piqûre vaut bien n'importe quel vaccin,

    J'aurai pour toi des gestes pas du tout barrière,

    Je ferai un domaine à l'ombre de ton sein

    Où règne la non-distanciation sanitaire.

     

     

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  • Prônons, comme le sage, un humour bienveillant,

    Sans offense ou affront, sans excès ni outrance,

    Bannissons l'irrespect, gommons l'intolérance

    Rions ensemble soit, mais restons élégant

     

    Ne sortons pas du cadre édicté par le Bien

    Effaçons la surprise, écartons l'imprévu

    On peut rire de tout s'il n'y a pas d'intrus

    Et si l'humour d'autrui est bien conforme au sien

     

    Vingt fois sur le métier censurons notre ouvrage

    Lissons et polissons nos saillies trop osées

    Débarrassons la vie de ses aspérités

    Quand on en moque un seul, c'est tou.te.s qu'on outrage !

     

    L'impertinence même est déjà un blasphème

    Voltaire était méchant, Diderot satanique

    Il est temps de mener la guerre aux sarcastiques,

    Que meure la licence, que vive l'anathème !

     

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    Malgré la pesanteur du contexte et la menace permanente du virus, Vincent nous a fait la gentillesse d'accepter notre proposition : celle de tenir un journal de confinement depuis son yacht. Récit.

     

    Voilà maintenant cinq jours que je suis coincé au large des côtes maltaises. Plus moyen de reprendre mon jet privé à l'aéroport international de la petite île malgré toutes les missions qui m'attendent. Je pense à tous ces anonymes qui ont la chance de pouvoir mourir sans que nos vies s'en trouvent ébranlées. Ils ne peuvent pas savoir ce que c'est que de porter le poids de la mondialisation sur ses épaules.

     

    Mes gardes du corps devant respecter avec moi une distance de sécurité de deux mètres, je suis à la merci de n'importe quelle attaque de pirates somaliens ou de goélands agressifs. Je fais des cauchemars horribles dans lesquels les Gilets Jaunes trouvent par terre des dizaines de pièces de 5 centimes d'euros. L'autre jour, j'ai même rêvé que François Ruffin venait faire du ski nautique avec moi avant de m'asséner un sermon sur l'huile de palme tout en me bénissant avec de l'urine de Jean-Luc Mélenchon. Pourtant je n'ai pas peur. J'ai conscience du rôle qui est le mien et il est hors de question de me dérober à ma destinée.

     

    Si loin de toute civilisation, la pénurie de gel hydroalcoolique nous guette mais nous faisons face. Je suis suffisamment proche de la nature pour en apprécier la beauté. Il me semble parfois qu'elle s'adresse à moi à travers ce nuage en forme de billet de 500 euros ou de ce mouvement de va-et-vient des vagues qui me rappelle les cours de la bourse et dont le ressac est la promesse d'un possible retour en arrière après le krach.

     

    L'ennui est là, omniprésent. Dans le bleu turquoise un brin écœurant des lagons de l'île de Cominotto, dans l'immensité de la mer, dans cet horizon immuable qui m'échappe sans cesse à mesure que je m'en approche. Heureusement qu'il y a les chroniques de Jacques Attali et de BHL pour m'aider à m'évader. Ici, personne, comme dans les grands ensembles des quartiers, pour partager mon fardeau. Je suis seul face à moi-même.

     

    J'essaye de rassurer mon fils spirituel Nicolas au téléphone. Je lui ai expliqué que c'était un peu comme dans Jacques et le haricot magique : il y a parfois des périodes de disette mais elles cachent souvent des issues heureuses et des évènements fastes et je suis convaincu qu'on va bientôt nous aussi pouvoir vendre des œufs d'or.

     

    J'espère que le terrible fléau auquel nous sommes confrontés actuellement épargnera les enfants. En tout cas ceux du Libéria et du Cameroun, dont j'ai tellement besoin pour continuer à être qui je suis.

     

     

    Merci de m'avoir suivi. Force et honneur. Paix et amour.

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  • « Tout vient à point à qui sait attendre », dit le proverbe. Comme j'aime plus que tout me réserver quelques plaisirs solitaires, j'ai attendu deux jours avant de regarder les vœux de notre bon Guide. Et le moins qu'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu puisque le président philosophe s'est montré à la hauteur de mon absence totale d'attentes.

     

    Dès les premières secondes, il s'adresse à nous avec une chaleur qui n'est pas sans rappeler celle de Yann Moix envers les femmes de plus de 50 ans et une sincérité qui renvoie aux heures les plus sombres du jeu d'acteur de Frédéric Diefenthal ; et il choisit de rester debout pour mieux nous faire croire qu'il ne s'est pas assis sur ses promesses.

     

    « Avec le débat national, face aux colères exprimées par le mouvement des Gilets Jaunes, nous avons su instaurer un dialogue respectueux et républicain, sans précédent dans une démocratie » déclare-t-il. Qui osera contredire un homme qui a instauré un dialogue constant entre lui-même et son ego et qui, grâce à un combat de tous les instants, aura permis aux balles de LBD et aux yeux des manifestants de se rencontrer, mieux, de s'unir pour le restant de leurs jours ?

     

    « Nous avons commencé à percevoir dans le concret de nos vies les premiers résultats de l'effort de transformation engagé depuis deux ans et demi », poursuit-il. Un tel sens de l'observation et une telle absence de démagogie ne peuvent qu'être salués. « La France n'avait pas connu un tel élan depuis des années », ajoute l'auteur de Révolution. Certes, même si prendre autant d'élan pour sauter dans le vide, c'est un peu du gâchis.

     

    Revenant sur la réforme des retraites, il annonce une nouvelle qui ne pourra que réjouir les professeurs travaillant en ZEP : « nous prendrons en compte les tâches difficiles pour permettre à ceux qui les exercent de partir plus tôt ». De même, il laisse entendre que la réforme en cours sera totalement modifiée puisqu'il prévoit un « projet de justice et de progrès social ».

     

    En ce qui concerne les infrastructures publiques, on peut là aussi être rassuré, le président précisant : « Nous mènerons une politique ambitieuse pour l'hôpital auquel je tiens tant ». Il n'en restera donc plus qu'un, reste à savoir où il se situera. 2020 sera aussi « l'année où un nouveau modèle écologique doit se déployer », grâce à la fin de l'emballage plastique à usage unique prévue pour 2040.

     

    Malgré l' « épreuve » du Brexit, Macron l'affirme : « j'œuvrerai pour maintenir entre nos deux pays une relation solide ». Le Royaume-Uni et l'Europe sont sauvés. Souvent accusé d'agir seul, il n'oublie ni son Premier ministre ni son équipe : « J'attends du gouvernement d'Edouard Philippe qu'il trouve la voie ». Transmis au pape François.

     

    Mais Macron ne serait pas un grand président s'il n'avait pas ce souci esthétique si français. C'est pourquoi on ne peut que louer son appel à la « redécouverte du beau », redécouverte déjà bien entamée en 2019 grâce aux tulipes de Jeff Koons, aux pyjamas de Sibeth Ndiaye ou à la nouvelle décoration de la salle des fêtes de l'Elysée.

     

    Le président a bien compris que le problème, c'était nos « peurs », nos « inquiétudes » et nos « angoisses », en d'autres termes notre sentimentalisme face à toutes ces justes avancées auxquelles nous ne comprenons rien. Et pour faire face à nos craintes, il rappelle la grandeur de la France avec la crédibilité de Recep Erdoğan animant une conférence sur le pacifisme et la communication non-violente.

     

    Enfin le chef de l'Etat termine son allocution par ces mots qui feront date : « Sachez combien je mesure chaque jour l'immense honneur qui m'est fait de vous servir ».

     

    L'année 2020 sera donc placée sous le signe de l'humour.

     

     

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  • Cette nuit, j'ai fait un horrible cauchemar dans lequel Jean-Paul Delevoye, toujours aussi distrait, avait oublié de déclarer qu'il était mon père. Il me présentait 3600 demi-sœurs et demi-frères, tous nés après 1975, avec lesquels il faudrait que je partage ma retraite. Jean-Michel Blanquer me soufflait à l'oreille : « Si vous en voulez à Jean-Paul, c'est que vous n'avez rien compris » et Jacques Attali me confiait à quel point il rêvait d'une société sans peuple.

     

    Je décidai alors d'exprimer mon désaccord publiquement, mais ma publication fut supprimée des réseaux sociaux pour « contenu haineux ». Je me rendis à l'une des manifestations contre la réforme de la retraite mais j'eus le malheur de rester immobile sur une place, ce qui était une évidente provocation. Christophe Castaner ne manqua pas de me le rappeler en me visant à l'œil avec un LBD. Je m'en plaignis mais ce dernier m'assura qu'il n'y était pour rien, ce que l'IGPN confirma aussitôt, ajoutant qu'il était impossible d'identifier le tireur et qu'on ne pouvait absolument pas accorder un quelconque crédit à ma version, étant donné que je n'avais qu'un œil.

     

    J'eus l'idée de fournir à la police une vidéo faite par un ami pour attester de ma bonne foi. Elle me rappela que ce type d'images anti-démocratiques étaient formellement interdites et je me retrouvai en garde à vue. Je demandai de l'aide à mes contacts Facebook, qui organisèrent une collecte, aussitôt supprimée pour « non respect des conditions générales ». Patrick Balkany m'envoya une lettre dans laquelle il me demandait d'arrêter de me plaindre « par respect et décence pour les vraies victimes qui souffrent ».

     

    Je me réveillai en sueur, trop heureux de vivre dans un pays soucieux de protéger toutes les libertés.

     

     

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