• Réforme fiscale : l'annonce d'Ayrault tombe à plat

    En annonçant, en début de semaine, sans consulter ni le Président ni aucun des ministres concernés, une remise à plat du système fiscal, Ayrault a mis les pieds dedans. Si cette réforme offrait l'avantage de geler sur une longue durée certains projets fiscaux comme l'écotaxe poids-lourds, l'annonce n'a été que modérément appréciée par le Président qui sait aussi se muer en pépère fouettard quand il le faut. Cette réforme -comme toutes celles qu'il annonce d'ailleurs- prendra« Le temps du quinquennat » a martelé M. Bricolage, faisant subir par là à la remise à plat annoncée un sacré coup de pompe. 

    Ayrault-hic ?

    Pour n'avoir pas été dans le bon tempo, J.M Ayrault a récolté la tempête : celle de Moscovici, qui, il y a quinze jours encore, invitait tout le monde à ne surtout plus faire tout un plat de la fiscalité, celle des personnalités de gauche présentes à la réunion de Lundi soir, qui ont appris, de la bouche du premier ministre, son fameux « scoop » et celle de Pépère, qui, quand il se fâche tout rouge, est capable d'effrayer n'importe quel terroriste.

    Toute cette ingratitude envers J.M Ayrault semble pourtant bien injuste tant son plan était parfait. Tout d'abord, créer le buzz : « Cette initiative prend tout le monde par surprise » a déclaré, très fier de lui, J.M Ayrault à ses troupes, selon le Canard. "Nous étions effarés", a déclaré au Point un ministre influent lorsque Hollande a annoncé mercredi au conseil des ministres que la "réforme fiscale" était une "initiative du Premier ministre », preuve que la surprise a bien fonctionné. Ensuite, avoir un cap aussi clair que celui du capitaine de pédalo : « La politique, c'est le mouvement » s'est félicité le premier ministre devant ses troupes, au petit- déjeuner (toujours selon Le canard enchaîné). Oui mais dans quel sens ? Le rétro-pédalage aussi, pourrait-on rétorquer.

    Le changement c'est lentement

    « On a Mr Bean à Matignon » aurait dit, selon Le Point, un député socialiste. Est-ce pour autant la fin des haricots ?. Sûrement pas. En premier lieu, parce que son autorité ne risque pas d'être contestée : il n'en a pas. En deuxième lieu, parce que « Moi, président » a confirmé à ses troupes qu'il n'y aurait pas de remaniement car selon lui, c'est « inutile ». Il faut bien avouer que sur ce point, on ne saurait lui donner tort : comment opérer un remaniement quand il n'y a déjà pas eu de maniement tout court, que ce soit des deniers publics, des affaires ou des réformes ?

    Bref, on se demande si dans cette affaire de réforme fiscale, ce n'est pas le rôle de Jean-Marc Ayrault qu'il faudrait remettre à plat, et ce, avant 2017 cette fois-ci. 

    « Vous ne vous occupez pas de politique, Monsieur ; je vous plains, car un jour la politique s'occupera de vous. » disait Royer-Collard à Sainte Beuve sans se douter qu'un jour, elle s'occuperait même de ceux qui font de la politique.

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