• Né à Millau en 1971, ce jeune prodige est vite repéré par le célèbre Michel Poisson au centre de sport études de Baraqueville. Son premier club le Stade Rodez football Club illustre d’emblée la propension de celui qu’on surnomme déjà «le nouveau JPP» à jouer dans des clubs de renom, ce que confirmera sa trajectoire ascendante:Toulouse, Bordeaux, Caen, Guingamp, Sion.

    Dès ses toutes premières saisons, l’étoile montante du football français étonne par sa faculté à marquer dans toutes les positions et se bâtit très vite une réputation de cannonier. Anthony Bancarel affole les compteurs et tourne à la moyenne renversante de 5 buts par an sur ses quatre premières saisons. C’est donc fort logiquement qu’il est convoité par les plus grands clubs français et Bordeaux ne s’y trompe pas, qui enrôle le «phénomène» pour deux saisons.

    A partir de là, Anthony Bancarel explose. Les années 1994-1998 (que d’aucuns appellent déjà «les années Bancarel») révèlent au grand jour son impressionnante régularité (3 buts en 1994, 5 en 1995, 7 en 1996, 6 en 1997, 3 en 1998). Les plus grands clubs français lui font les yeux doux et c’est donc tout naturellement qu’il poursuit sa carrière au Stade Malherbe de Caen puis à L’En Avant de Guigamp, sorte d’ Eldorado du footballeur français.

    Son passage dans l’antre mythique du Roudourou marque l’apogée de sa carrière. Il arrive dans ce club au meilleur moment. L’En Avant vient en effet de tutoyer les sommets.

    En 1996, tout d’abord, Le club peut se targuer d’avoir remporté la très convoitée coupe intertoto en humiliant le rotor volgograd 1-0 grâce à un but de Carnot sur corner direct qui ne doit rien à la chance puis fait trembler l’Inter Milan en 32èmes de finales (qui ne s’attendait sans doute pas à une opposition si relevée dès le premier tour) dans une sorte de finale avant la lettre.

    Puis en 1997 c’est la fameuse épopée de la coupe de France qui se termine par une finale contre l’ogre niçois . Guingamp s’incline au terme d’un match d’anthologie et ne doit sa défaite qu’à un but magistral de Youssef Salimi, un match incroyable de James Debbah et un pénalty imparable de Vermeulen qui clôt la terrible séance de tirs aux buts (6-5) dans un parc des princes en ébullition.

    Ses statistiques dépassent l’entendement: il joue treize matches, non sans avoir été titulaire une bonne demi-dizaine de fois et avoir scoré à plus de deux reprises (trois pour être tout à fait exact) et tourne à la moyenne vertigineuse de 0,2 but par match en ligue 1, tout près de son illustre prédécesseur, Lionel Rouxel. Il s’en faut de peu qu’il ne soit appelé dans le cercle très fermé des grands attaquants de l’équipe de France au même titre que Fabrice Divert et Carmelo Micchiche.

    Cette étape marque un tournant dans la carrière du jeune surdoué, avoir réussi à s’imposer dans l’un des tout meilleurs clubs d’Europe lui ouvre les portes des plus grands championnats étrangers et c’est le championnat suisse qui aura sa préférence ( F.C Sion) mais la concurrence est trop forte, il ne marquera pas de but mais les esprits.

    Bancarel n’est désormais plus tout jeune (déjà vint-huit ans!) et son humilité et sa générosité le poussent à offrir ses services à des pensionnaires de Ligue 2. Il finira donc sa carrière à l’échelon inférieur non sans réaliser une première saison exceptionnelle avec Créteil en 2000, terminant quasiment meilleur buteur du championnat avec 9 buts. Il rejoindra ensuite Ajaccio puis le club de son cœur, Toulouse, pour un retour en grâce, finissant sa carrière en apothéose en 2003 (2 buts en dix-huit matches face à des défenses souvent imperméables) et empochant un énième titre (champion de France de ligue 2).

    Nul doute qu’avec une technique digne d’un joueur professionnel, un sens du but correct, une meilleure vitesse de réaction, une prise de décision un peu plus rapide et un brin d’efficacité devant le but, ç’aurait été un très grand joueur.

    Annoncé comme le futur JPP, il ne lui aura manqué finalement que le ballon d’or pour rejoindre son illustre aîné au panthéon de la gloire.

     

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  • Il est 21 heures jeudi soir, la journée a été chargée, je m’apprête à regarder un petit match pour me détendre. Je zappe sur canal plus sports, un match du championnat espagnol vient de commencer. Je me cale dans mon canapé avec un sundy et un Canada Dry : le rêve.

    Pourtant, au bout de deux minutes, je m’aperçois que quelque chose me gêne, ce n’est pas footballistique, c’est visuel, il me semble que je peine à distinguer les joueurs. Ca ne peut pas venir de l’écran, j’ai changé mon téléviseur il y a deux ans pour la dernière coupe du monde lorsque, convaincu que les bleus allaient refaire le coup de 2006, on me proposait de me le rembourser s’ils allaient en finale.  J’ai bien mes lunettes également, l’image est bonne, c’est de la HD, et pourtant les joueurs paraissent tout petits, les caméras sont sans doute postées très loin du terrain, j’ai parfois la très nette impression de jouer à Kick-off sur ATARI.

    Mais, à y regarder de plus près, tous les joueurs ne sont pas si petits que ça, c’est surtout le fait d’une équipe au maillot bleu et grenat. Bien sûr, je comprends parfaitement qu’on éprouve quelque honte, si l’on n’est pas guichetier à la poste, à porter de telles couleurs. Mais les dirigeants étaient-ils obligés de ne recruter que des joueurs de moins d’un mètre 60 ? Cette politique de club ne peut que soulever un certain nombre d'interrogations :  

    1. Les hormones de croissance seraient-elles le seul produit interdit aux sportifs Espagnols ?

    2. Puisqu’on manque cruellement de jockeys en Espagne, pourquoi ne pas envisager une reconversion de nos petits catalans ? En cas de forfait d'un cheval, on pourrait alors faire du poste pour poste…..à condition de doper les canassons pour qu’ils suivent le rythme…

    3. Passe-partout serait-il Espagnol ?

    4. Ibrahimovic a-t-il été viré pour éviter des complexes à ses coéquipiers ?

    5. N'est-ce pas un peu dommage pour des footballeurs gagnant des millions de devoir rouler en Volkswagen Mini-Golf ?

    Après une bonne demi-heure de match, je dois toutefois me rendre à l’évidence : ce serait une perte énorme que tous ces gars-là arrêtent de pratiquer leur art. Quelle grâce, quelle élégance, rarement dans ma carrière de spectateur j’ai pu voir des footballeurs pratiquer la danse à un tel niveau. Difficile de dégager une seule individualité de ce collectif bien que Sergio Busquets semble peut-être un ton au-dessus en matière de break tant il semble ne faire qu’un avec le sol. Dani Alves, son disciple, a quant à lui su allier avec un talent rare la gymnastique à la danse : les roulades et les saltos n’ont plus aucun secret pour lui et une reconversion au cheval d’arçon n’est pas à exclure d’ici quelques années. Mais d'une manière générale, il faut bien avouer que tous les joueurs Barcelonais rendent un hommage vibrant à la nature à chaque occasion et se font les défenseurs de l'écologie en embrassant très régulièrement la pelouse.

    Et que dire du collectif ? Jamais on ne voit un joueur aller vers l'arbitre sans qu'il soit suivi de ses neuf coéquipiers voire du gardien. Pas étonnant que Guardiola ait une si bonne image : aucun besoin de pester contre l’arbitrage, ses onze joueurs s’en chargent tout le match.

    Mais le plus admirable est que cette équipe s'est construite avant tout grâce à la formation. Certes, quelques joueurs ont également été achetés, mais toujours à des prix modiques (Fabregas et Villa pour 40 millions chacun, Sanchez 43 millions). Si le Barca a dû parfois mettre la main à la poche, c'est uniquement lorsque l'affaire était une opportunité exceptionnelle comme lorsqu'elle échangea la chèvre Eto'o contre l'illustre Ibrahimovic pour seulement 46 ME. C'est grâce à cette politique rigoureuse que le déficit du club ne dépasse pas les 500 millions d'euros et en fait, en cette période de crise, un exemple pour tout le continent européen. Tout ceci explique sans doute également  la fidélité des joueurs au Barca, leur incroyable amour du maillot qui leur fait refuser toutes les propositions  du FC Sion ou de l'En Avant Guingamp sans que cela ne soit jamais une question d'argent.

    Mais ce serait malhonnête de réduire le mérite du Barça à ces seules pratiques. Les coéquipiers de Xavi sont aussi de grands mathématiciens. Capables de dessiner des centaines de triangles aux quatre coins du terrain, ils poussent à bout ce concept en ne centrant jamais mais en terminant leur triangle après chaque débordement par une passe à ras de terre lumineuse vers le rond central. On est ainsi sûr de ne jamais s’ennuyer car en prenant aussi peu de risques, ils laissent peu de possibilités à l’adversaire de revoir la balle. Cette façon de jouer si novatrice a le double avantage de reléguer l’obsession de marquer des buts au second plan et d’éviter aux spectateurs un vulgaire duel entre deux équipes car rien n’est plus beau qu’une équipe qui joue toute seule.

    Le plaisir si intense de voir jouer cette équipe ne s’arrête jamais à la fin du match, il se prolonge jusqu’au bout de la nuit. Personnellement, il a commencé à se prolonger juste après que j’ai compté mon quatre-vingt dixième triangle….

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