• Est-ce un hasard si depuis qu’un président de la république Français lui fait de l’ombre, la Hollande a la combativité d’un Amsterdamois sous LSD et que son jeu suinte la mimolette avariée ? Serait-elle devenue, elle aussi, une équipe normale ?

    Toujours est-il que dès l’entame, on sent que le match ne va pas tenir toutes ses promesses : aucun crachat, aucun Hollandais pour se frotter un maillot allemand sur le postérieur, pas de « sales Bataves » qui fusent ; on voit même Robben adresser une passe à un coéquipier, Van Bommel parler gentiment à l’arbitre et De Jong faire des tacles réguliers, ça sent le match polissé, ennuyeux, on est loin des RFA-Pays-Bas des années 80 où tous les coups étaient permis et où l’on pouvait facilement faire passer Bruno Germain ou Gernot Rohr pour des poètes.

    C’est pourtant Les Pays-Bas qui se créent la première grosse occasion du match par l’intermédiaire de Robin Van Persie mais l’avant-centre échoue de peu dans sa tentative repoussée en corner par le gardien allemand. Mais cette occasion est un leurre, la belle mécanique Oranje n’est pas aussi bien huilée qu’à son habitude et c’est tout naturellement que les Allemands, habitués à ne pas se faire un fromage de la Hollande, appuient sur l’accélérateur et par l’intermédiaire de leur piston offensif, Gomez, qui tourne à plein régime depuis le début du tournoi, frappent deux fois. A la reprise, les Orange sont dans le rouge et ne semblent plus avoir grand chose sous le capot mais à la 73ème, Van Persie met les gaz et freine les ambitions allemandes.en marquant un but splendide, confirmant que les Hollandais sont dans cet Euro, une équipe à réaction.

    Le diesel est enfin lancé, se dit-on, erreur, les Hollandais calent et les Allemands font ronronner leur football avec beaucoup d’expérience et de sang-froid pour s’imposer finalement 2-1 au bout d’un match maîtrisé de bout en bout.

    L’Allemagne est presque qualifiée et les Pays-Bas presque éliminés. S’ils savaient qu’ils étaient tombés dans le groupe de la mort, les Hollandais ne s’attendaient sans doute pas à être sous assistance respiratoire dès la fin du deuxième match.

    La victoire du Portugal sur le Danemark dans un match où Christiano Ronaldo semble en être resté au stade de la lose depuis son échec sur penalty à Benfica leur laisse une chance infime de s’en sortir

    Ce qui est sûr en tout cas, c’est que Les Allemands sont décidément les maîtres de l’Euro.

     

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  • Lorsque JWT entre sur le court contre le numéro 1 mondial, on ne sait pas si on est en droit d’espérer un exploit. Déjà parce qu’on ignore quel Djoko Tsonga va rencontrer, ensuite parce que la double vie de comédien/tennisman de Jo ne lui laisse pas beaucoup de temps pour s’entraîner.

    Le premier set remporté aisément par le Serbe apporte un premier élément de réponse : les heures d'entraînement passées à envoyer une pièce d'un euro dans un distributeur semblent avoir légèrement déréglé le Manceau.

    Au début du deuxième set, Tsonga est breaké d'entrée et à cet instant, on voit mal comment le Français pourrait revenir dans le match mais c'est sans compter sur sa botte secrète: au changement de côté, le Français sort de sa manche un Kinder Bueno et le résultat ne se fait pas attendre : coups droits à la Reneberg, revers à la Todd Woodbridge, services canon à la Jay Berger et volées façon Wally Masur ; c’en est trop pour Djokovic qui doit s’incliner dans la deuxième manche.

    S'il est moins puissant que le Kinder Bueno Espagnol  dont se gavent ces temps-ci Nadal et Ferrer –lequel aurait, dit-on, été fabriqué sur le modèle d’une friandise autrichienne particulièrement appréciée par Thomas Muster-, le Kinder Bueno français n’en demeure pas moins extrêmement efficace et Jo devient presque irrésistible, il se met même à bien servir sur les points importants et empoche le troisième set.

    On se dit alors que Jo va se relâcher au début du quatrième, pas du tout. Djokovic semble incrédule et presque résigné devant l’insolente réussite du Français. Il faut dire que la coupe de cheveux en cocktail de Jo, mi-playmobil mi-Jérémy Ménez n’a rien de rassurant. Elle est un tel défi aux lois de l’esthétique qu’il semble que plus rien ne pourra désormais lui arriver.

    C’est donc fort logiquement que Jo obtient une puis plusieurs balles de match, à chaque fois sur le service du Serbe. Mais pas facile, quand on est Français, d'écarter, au moment de jouer ces balles de match, le fantôme d'Henri Leconte, le spectre de Cédric Pioline, l'ombre de Richard Gasquet mais surtout le souffle d'Amélie Mauresmo qui planent sur le court Philippe Chatrier.

               Tsonga s’inclinera finalement en cinq manches confirmant qu'il est bien meilleur comédien que joueur de tennis. Il aura quand même gagné, grâce à cette place de 1/4 de finaliste 150 000 euros soit l'équivalent de 5641 boîtes de Kinder Bueno, une vraie consolation.

     

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  • On savait l’Ecossais enclin aux facéties, toujours prompt à féliciter l’adversaire et doté d’une bonne humeur contagieuse mais son association avec Ivan Lendl a donné à son légendaire fair-play une nouvelle dimension.

    Comment ne pas être fair-play quand on est coaché par un tel mentor ? Le champion Tchèque savait mieux que quiconque jouer avec le sourire, être beau perdant, ne jamais viser l’homme au filet et surtout instaurer avec ses rivaux des rapports de franche camaraderie.

    Ces deux-là étaient faits, de toute évidence, pour s’entendre.

    Alors, lorsque Murray pénètre sur le court, nimbé d’innocence et de modestie, débordant de générosité, la casquette vissée sur la tête comme un symbole de son ouverture sur le monde, notre ferveur patriotique s’amenuise et une furieuse envie de manger du rosbif, de la salade sans sauce, de la gelée, voire du pudding nous étreint.

    On souffre avec lui quand on le voit à l’agonie au premier set, se touchant le dos dès qu’il perd une balle, grimaçant et se tordant de douleur, le tout sans jamais chercher à exagérer son mal ou à tirer profit de cette situation ; on admire l’incroyable souplesse dont il fait preuve sur tous ses services et sur toutes ses glissades, témoignages vivants d’un courage hors du commun pour un joueur handicapé du dos ; on l’encourage presque lorsqu’il revient dans le match au cours d’une deuxième manche parfaitement maîtrisée et on reste médusé par son dépassement de soi qui lui fait totalement oublier la douleur dans les deux derniers sets.

    Mais c’est surtout sa sportivité qui fascine : son respect des décisions arbitrales est tel qu’il attend toujours le verdict du juge de chaise même quand il voit que la balle de Gasquet est bonne ou que Richard lui indique que la sienne est dehors.

    C’est sans doute ce fair-play « so british » qui fait de lui un personnage si attachant et le public de Roland, d’habitude si chauvin, ne s’y trompe pas, lui qui ovationne l’Ecossais à chaque occasion.

    Devant son extraordinaire bonhomie, il nous vient des envies de lui taper dans le dos et de l’inviter à boire des pintes. Et il faut vraiment se retenir à la fin du match pour ne pas entonner le Flower of Scotland en l’honneur de cet immense champion.

    « Le rire est le propre de l’homme » disaient en chœur Aristote, Rabelais et Bergson, sans même connaître l’Ecossais, preuve que les vérités universelles ne sont pas l’apanage du seul Jean-Claude Van Damne.

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  • Le footballeur parle une langue inconnue à la plupart des non-initiés, une langue faite de poésie et d’innocence mais qui a ses propres codes.

    Le footballeur, souvent doté de connaissances grammaticales au-dessus de la moyenne, ne répond jamais à une interrogation totale simplement par oui ou non. Non seulement, il fait toujours une phrase complète mais il privilégie systématiquement la subordonnée complétive, ce qui a le double mérite d’éviter de contredire le journaliste et d’éviter à ce dernier de chercher trop de questions à poser, ce dont il est bien incapable. Exemple: le journaliste: « Aujourd'hui, on peut dire que vous avez fait un bon match... ». Le footballeur: « oui, je crois qu'on a fait un bon match »

    Mais si le footballeur utilise abondamment la première personne pour penser ou pour croire, il lui est en revanche totalement impossible de parler de sa prestation personnelle tant il se sent appartenir à un groupe indivisible. Ainsi, lorsque le journaliste essaiera de savoir ce qu'a pensé le joueur de sa belle performance, il se verra systématiquement répondre la même chose, toujours à l'aide de propositions complétives: « Non, je crois qu'on est onze joueurs sur le terrain (notez au passage la lucidité du joueur de football même après un match éprouvant de quatre-vingt dix minutes) et je crois que c'est toute l'équipe qui est à féliciter ». L'équipe devient un tout, une entité abstraite, il n'est plus question de féliciter les onze joueurs à commencer par lui mais l'équipe uniquement.

    En outre, Le footballeur n'a le droit d'utiliser que le dictionnaire du footballeur, à l'exclusion de tout autre. Ainsi, il ne dira jamais qu'il faut « se dépenser sans compter » ou « avoir de l'énergie à revendre » car ces expressions ne figurent pas dans le dictionnaire du footballeur mais il dira toujours qu'il faut « mouiller le maillot », « tout donner », « mettre le bleu de chauffe » ou encore « être à 100% » voire « 200% » ou « 300% » car le footballeur n'est pas seulement bon en français, il excelle également en mathématiques. D’ailleurs, grâce à ses connaissances en matière de statistiques, son pronostic sur l'issue de la rencontre est invariablement le même: « c'est du 50-50 ». De même, il ne dira jamais qu'il « souhaite » ou « désire » ou « aimerait » mais toujours qu'il « a à coeur de »; tout comme il n'emploiera jamais, « donc », « maintenant », « par conséquent », « du coup » mais toujours « à partir de là ». Il ne dira jamais non plus que le résultat est « inattendu » voire « inespéré » ou qu'il « va au delà de ses attentes », non, il dira toujours, rompu qu'il est aux transactions douteuses, que « si on [lui] avai[t] dit avant le match que le résultat serait celui-là, [il] aurai[t] signé tout de suite (sic) ».

                 Pour un footballeur, l’important, ce n’est pas la rose, ni de participer mais toujours les trois points. Le footballeur ne se projette pas, il prend toujours les matches « les uns après les autres », ce qui est plutôt signe d’une bonne santé mentale. Il ne commente jamais non plus la prestation de son adversaire lorsqu’elle est mauvaise car s'il gagne c'est que « l'équipe a bien joué et a su trouver les bons automatismes », jamais car l'équipe d'en face n'était pas dans un bon soir quand bien même elle aurait concédé deux pénalties et deux buts contre son camp.

    A l'inverse, il ne perd jamais car l'équipe d'en face a été meilleure mais toujours car il est « tombé sur une bonne équipe de… » (sous entendu, d’habitude, contre les autres, elle joue pas aussi bien) ou que son équipe « avait les jambes lourdes » ou « la tête ailleurs » ou « au match suivant » ou qu' « elle a manqué de concentration et fait des erreurs grossières » ou « était mal entrée dans la partie ».

    Ainsi, le discours d'un footballeur avant le match est toujours le même: « Je crois qu'on a à coeur de se racheter devant notre public. Je pense qu'il va falloir tout donner pendant quatre-vingt-dix minutes pour pas avoir de regrets et être à 200%, à partir de là, je crois qu'on peut espérer un résultat mais faut rester groupés et faire attention aux contres, c'est du 50-50 »

    A la mi-temps, il varie peu: « Je crois qu'on n'est pas bien entrés dans le match mais je pense qu'on a à coeur de se racheter en deuxième mi-temps, il va falloir tout donner devant notre public pendant quarante-cinq minutes, à partir de là, tout est encore possible »

    Et en général, ça se termine comme ça: « Je crois qu'on n'a pas de regrets à avoir parce qu'on a mouillé le maillot. Je voudrais pas critiquer l'arbitrage mais il y a des décisions que j'ai du mal à comprendre, il faut croire que certaines personnes n'acceptent pas que le club soit en ligue 1. Maintenant faut pas se chercher d'excuses, on était fatigués par l'enchaînement des matches tous les trois jours et on a fait des cadeaux à l'adversaire, on avait déjà un peu la tête au match de la semaine prochaine, à partir de là, on peut pas espérer gagner »

    Enfin, le langage du footballeur est, contrairement à celui de Jean-François Copé, parfois légèrement teinté de langue de bois. Il convient donc de traduire un certain nombre de ses réponses habituelles.

     sur les consignes tactiques du coach à la mi-temps:

    « il nous a dit de continuer comme ça, de ne pas nous désunir, ça va bien finir par passer », comprendre : « il nous a soufflé dans les bronches pendant un quart d’heure, on a intérêt à se bouger le cul si on veut pas se prendre une gueulante à la fin du match »

    sur les rumeurs de transfert :

    « Pour l’instant, j’ai complètement la tête à mon club », comprendre : « dès que je peux, je me casse »

    sur les problèmes de vestiaires

    « il n’y a aucun problème de vestiaire », comprendre « les douches et les toilettes sont propres mais l’ambiance est dégueulasse »

    Sur ses échecs dans les clubs où il est passé :

    « c'était une bonne expérience », comprendre « j’ai pris une bonne claque dans la gueule »

    « ça m’a beaucoup apporté », comprendre « j’ai pris un maximum de blé »

    « ça m’a fait mûrir », comprendre « comptez pas sur moi pour y retourner »

     

     

     

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  • Laurent Blanc a enfin livré sa liste. Comme toujours, même si elle suit une certaine logique , elle n'est pas exempte de quelques surprises.

    Les attendus :

    Gourcuff (Lyon) : comme prévu, le champion du monde de ball-trap a été convoqué par Laurent Blanc. Il faut dire qu'une telle constance à ce niveau est rare. Il a récité sa partition toute la saison avec une étonnante régularité, rejouant tout le temps le même match, sauf peut-être contre Brest où il a parfois semblé un peu irrégulier.

    A. Diarra (Marseille) : Cette saison, il a repoussé les limites du football. Son talent est tel qu'il peut se passer de la technique de base du footballeur tout en continuant à évoluer à son meilleur niveau. Tout simplement impressionnant.

    Les surprises:

    Penneteau (ramasseur de balles dans les buts de Valenciennes) : malgré son splendide arrêt (le seul à ce jour) face à Dijon lors de la 22ème journée, le sélectionneur a choisi de se passer de ses services. Un choix audacieux. Injuste diront certains.

    Le Gazélec (Aiacciù): C'est la grande surprise de la liste. Malgré leur brillant parcours en coupe de France et leur état d'esprit irréprochable, Laurent Blanc n'a retenu aucun joueur.

    Cédric Bardon (maison de retraite de Guingamp) : Certes, le Maradona du stade Antonis Papadopulos a stoppé sa carrière l'année dernière. Mais on a vu en 2006 ce que pouvait produire le retour d'un champion en sélection. On s'attendait à ce que le Président propose le même défi à celui qui fut à l'origine du renouveau du football chypriote lors de son passage à l'Anorthosis Famagouste Football Club. Il n'en est rien. Espérons que l'équipe de France n'ait pas à s'en mordre les doigts.

    Benzéma (Real Madrid) : Malgré son obstination à demeurer dans un tout petit club peu médiatisé et au risque de devenir invisible, Laurent Blanc a choisi de faire confiance à l'ancien lyonnais.

    Mabiala (Nice) : On dit souvent que pour faire gagner une équipe dans une grande compétition, il faut des metteurs d'ambiance, des Lionel Charbonnier version 2012. Avec son immense sens de l'humour en défense, le grand espoir des Aiglons aurait pu faire partie de ceux-là mais Laurent Blanc en a décidé autrement.

    D'après nos calculs, si Laurent Blanc ne choisit que 23 joueurs au final, il devra en éliminer 3. Qui seront les futurs Djétou, Laigle ou Lamouchi de la liste ? Sachant que Rémy, Malouda et Kaboul sont blessés, le choix s'annonce cornélien.

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