• Les politiques dans leur plus simple appareil

     

    Alors qu'au lendemain des attentats de l'école juive, de Charlie, de l'hyper casher ou du 13 novembre, on a trouvé quantité de journalistes, d'éditorialistes, voire de professeurs, d'acteurs ou d'écrivains pour s'émouvoir de l'enfance des terroristes ou pointer du doigt les conditions indignes dans lesquelles ils ont grandi, il n'y a personne, depuis les Régionales, qui ait une pensée pour nos élites, sans doute meurtries, comme nous tous, par le score très élevé du Front National, et qui après avoir vaincu avec péril, ont pourtant triomphé sans gloire.

    En quoi seraient-elles davantage responsables de leurs actes que des trentenaires ayant décidé de passer à l'acte ? Parce que nos dirigeants politiques n'ont jamais eu la chance d'être pauvres ou victimes de discriminations, ils seraient forcément coupables ? Ils seraient, en quelque sorte, éternellement victimes de leur origine et de leur naissance ? Parce qu'ils sont nés avec une cuillère en argent dans la bouche, ils n'auraient pas le droit de planter des couteaux dans le dos et prendre leurs adversaires en fourchette ?

    Ne croyez-vous pas que c'est assez difficile comme ça d'opprimer le peuple pour avoir l'impression d'exister, sans même la consolation d'avoir des gens qui vous plaignent ou qui vous défendent ? Est-ce vraiment enviable de passer ses journées à faire semblant de s'intéresser à des sujets aussi insignifiants que la faim dans le monde ou les guerres au Moyen-Orient alors qu'on pourrait, comme tout le monde, passer le plus clair de son temps sur Facebook ou Twitter ?

    Qui oserait prétendre qu'ils méritent de telles souffrances ? N'y aura-t-il personne pour s'émouvoir du sort de ces gens sans cesse obligés de prononcer des discours vides de contenu mais remplis d'éleménts de langage, condamnés à faire de la lèche avec une langue de bois et de graisser la patte aux ours mal léchés tout en noyant leur honneur dans les vins du même nom ?

    Vous n'imaginez pas à quel point ce doit être angoissant de n'avoir d'opinion que celle donnée par les sondages, de n'avoir le droit de s'indigner que sur commande, de n'être fidèle qu'à son indifférence, de briguer des partis sans jamais pouvoir prendre parti -au risque d'être répudié des Répus ou enlevé d'EELV-, de n'avoir d'autre pouvoir que de lutter pour lui, de bâtir un programme sans aucune conviction ni aucune vision et de jeter ses amis en pâture pour arriver au sommet, autrement dit d'être une balance sans poids ? Et combien ce doit être compliqué de devoir sans cesse obéir à l'Europe en ayant parfaitement conscience que lécher les Teutons ne fait pas de vous la moitié d'un saint mais en sachant aussi que s'opposer à l'Europe, c'est prendre le risque de faire chanceler l'Allemagne.

    Alors ayons une pensée pour ceux qui n'ont d'autre occupation que d'offrir chaque jour des libations à la Sainte Reprise sans aucune garantie qu'elle les exauce. Ce n'est pas simple d'être préoccupé tous les jours par la croissance quand on a fini la sienne depuis longtemps et bien avant les autres. Et, en attendant celle-ci, n'avoir d'autre choix que d'aller prier sur la montagne en sachant pertinemment que ça n'aura pas plus d'effet que d'aller siffler sur la colline. De rentrer dans un costume de président quand on ne sait pas faire un nœud de cravate et d'enfiler les perles quand on n'a même pas le charisme d'une huître. De laisser penser que tout va se régler grâce aux générations futures et de faire croire que l'on va retrouver l'ascendant grâce aux descendants des sans-dents.

    Alors, s'il vous plaît, ne jugez pas hâtivement nos hommes et nos femmes politiques. Refusez les amalgames et surtout ne les mettez pas tous dans le même sac, ils seraient capables de se faire prendre la main dedans.

     

    « Invité aux trente ans d'un ami, Benzema refuse de chanter « joyeux anniversaire »Droit à jouir : le sexe au(x) rapport(s) »
    Google Bookmarks Blogmarks

  • Commentaires

    2
    Yopi
    Mercredi 30 Décembre 2015 à 20:43
    Très juste. Enfin un article qui dénonce les conditions difficiles d'exercice du métier d'homme politique. A quand l'instauration, à l'instar de l'éducation nationale, de zepp, zone d'exercice politique prioritaire ? Par exemple pour les hommes politiques contraints de subir le dictât des lobbies, lors de déjeuners répétés et faste-idieux, ou ceux qui sont aux contacts de citoyens pas commodes, comme les chefs d'états ou les millionnaires détestables et imbus de leur personne....
      • Mercredi 30 Décembre 2015 à 21:19

        Très bonne idée. Mais ce genre de proposition intelligente risque fort de vous interdire tout accès à une carrière politique. J'espère que telle n'était pas votre ambition.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :