• Les conspirateurs de l'aspirateur (Quamel Pusati)

    Hier matin, 10 heures : j’ai amené les enfants à l’école, pris mon petit-déjeuner et m’apprête à affronter une journée de travail à la maison. Mais la maison est très sale et on attend du monde le soir même. Je décide donc de faire un peu de ménage et d’étrenner mon nouvel aspirateur. Quand je l’ouvre, je crois revivre mon premier noël : revêtu d’un manteau blanc immaculé, l’aspirateur me contemple, serein, j’ai même l’impression qu’il me sourit.

    Je me dirige donc vers l’endroit poussiéreux le plus proche-autant dire que je ne bouge pas-, l’ennemi à poussière dans une main et des étoiles dans les yeux. Je laisse glisser l’autre meilleur ami de l’homme sur le carrelage et l’accompagne d’un pas de promenade. Pendant quelques minutes, je m’adonne à l’ivresse de la contemplation et crois revivre les rêveries du promeneur solitaire. Mais au bout de quelques minutes, j’ai la nette impression que quelque chose trouble ma concentration : mon dos et mon bras droit sont anormalement crispés. Je réfléchis, l’aspirateur n’est pourtant pas lourd, il n’accroche pas non plus, sa course est souple et sinueuse. Quel est le problème alors ? Il est simple, le tube est trop court et m’oblige, bien que je ne sois pas très grand, à me pencher légèrement vers l’avant. J’avais constaté la même chose sur mon ancien aspirateur mais j’avais alors attribué cela à la mauvaise qualité supposée de celui-ci.

    Là, en revanche, plus de doute possible : il semble que les concepteurs de ces appareils n’aient jamais envisagé, au XXIème siècle, l’éventualité qu’un homme puisse passer l’aspirateur. A l’heure où les femmes se mettent au catch et où les hommes s’épilent sous les bras, à l’heure de l’Internet illimité, le libre accès au nettoyage nous serait interdit ?

     Non seulement l’aspirateur semble conçu exclusivement pour les femmes, mais, plus grave encore, étant donné la taille du tube, il ne paraît adéquat que pour les femmes de moins d’un mètre 60, autrement dit, les Portugaises.

    Peut-on continuer à tolérer le sexisme et la xénophobie des concepteurs ? Nous qui sommes poussière, nous ne pourrions pas retourner la poussière ?

    Chers amis, je crois qu’il est temps d’aspirer à un monde meilleur

     

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  • Commentaires

    1
    nabelle
    Vendredi 16 Novembre 2012 à 21:44

    j'ai failli le trouver mon "tripant" celui là ... jusqu'à ce que je tombe sur la portugaise (la pauvre !).

    Fallait oser ...

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