• Le sport et le crime trouvent un terrain d'entente

         L’annonce a fait l’effet d’une bombe : que le cricket indien soit largement corrompu, on le savait depuis longtemps mais on était loin d’imaginer que le crime organisé pourrait toucher un milieu aussi sain et dépourvu de spéculations que le football. Doit-on prendre pour argent comptant les déclarations d’Europol ? Le football mérite-t-il cet acharnement médiatique dont il est l’objet depuis plusieurs jours ? Notre rédaction a mené l’enquête.

    Peut-on être sali par de l’argent blanchi ? 

    Les 8 millions de gains qu’ont généré ces paris truqués ne sont qu’une goutte d’eau dans une immense machine à laver l’argent sale. Ces paris servent surtout de façade aux sociétés mafieuses pour faire tourner le tambour de leurs activités (qui leur rapporteraient au total environ 1000 milliards d’euros). Après le handball, le cricket ou la boxe, le football fait donc preuve d’une louable solidarité et confirme qu’il vaut mieux laver son linge sale en famille surtout si cela permet de blanchir celui des autres.

    Paris : des sites de rêve

    Il est vrai que les sites éphémères fleurissent sur la toile (juste le temps d’enregistrer vos coordonnées bancaires) et que d’autres réussissent à gagner de l’argent en (presque) toute légalité en modifiant légèrement les cotes à leur avantage. Mais si le parieur n’est même pas capable de miser sur le bon site, il ne mérite sans doute pas de parier sur le bon cheval.

    Soit, me direz-vous, mais qu’en est-il de ceux qui avaient misé sur une équipe et qui apprennent  que la rencontre a été truquée ?

    Que certains parieurs connaissent le résultat à l’avance semble évidemment injuste : souffler la réponse n’est pas jouer mais les autres parieurs doivent-ils pour autant se sentir lésés ? De quoi se plaignent-ils ? Le parieur, par définition, aime le risque : il est servi. Le bluff fait, après tout, partie du jeu.

    Bookmaker : un métier d’avenir 

    Pourquoi les voyants et autres cartomanciens devraient-ils êtres les seuls à se faire de l’argent sur le dos de l’avenir sans que personne ne casse du sucre sur le leur ? Le football a le droit lui aussi de prononcer des oracles et l’on devrait se réjouir qu’en temps de crise, certains aient réussi à trouver une activité lucrative. Comme le disait si bien Verlaine : « Quand le présent est morose, un retour vers le futur s’impose. »

    Corrompre avec ses valeurs

    Difficile d’imaginer que les organisations mafieuses puissent dédaigner l’argent du football et ne s’intéresser qu’à celui de la drogue ou de la prostitution. Mais comment croire en revanche que des footballeurs, des dirigeants et même des arbitres aient pu être mêlés à de telles affaires ? A-t-on déjà vu un footballeur tricher ou être attiré par l’appât du gain ? Peut-on imaginer sérieusement que les arbitres, ces défenseurs de la loi, ces prêtres laïques de la bonne conduite, ces pourfendeurs zélés de la fraude, aient pu se renier eux-mêmes en vendant leur âme au diable ? Enfin, on sait bien que les dirigeants, de Bernard Tapie à ceux de la FFF n’ont jamais été intéressés que par l’amour du ballon.

    Alors, non, on ne peut pas croire que le monde du football ait participé à cette grande tricherie, ou alors sous la menace.

    Jusqu’où nous mènera cette enquête ? Pas très loin, a priori car il apparaît impossible de remonter les réseaux sans se heurter à des paradis fiscaux. Dommage qu’on ne puisse pas miser sur le fait que tout cela va continuer, ça permettrait enfin à certains parieurs de gagner de l’argent.

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