• « Je vais lui envoyer une bonne bouteille de la cuvée du redressement au président ». Même si Montebourg, en prononçant cette phrase à Frangy en Bresse lors de la fête de la rose, devait s'attendre à une réaction du gouvernement, il ne s'attendait peut-être pas à ce que sa carrière de ministre s'arrête là et il est fort possible que cette Frangy-panne lui semble un peu précoce.

    On ne peut que se lamenter de voir ce mouton à cinq pattes, ce génial élaborateur de concepts qui ressemblent à des idées, partir avant d'avoir pu instaurer, comme il le souhaitait ardemment, la VIème république, la démondialisation, la 3ème révolution industrielle voire la quatrième dimension. Devenir la cinquième roue du carrosse suffira-t-il à le consoler ? Pas si sûr. Et quand bien même il s'en remettrait, il n'est pas sûr que la France, elle, parvienne à digérer le départ de ce grand homme.

    C'est que Montebourg, qui prévoyait de développer la voiture électrique quand le gouvernement prévoyait la fermeture des centrales, n'est jamais à court d'idées lumineuses.

    Ce pourfendeur des riches, ce défenseur de la veuve et de Michelin devenu subitement le défenseur des patrons de la téléphonie mobile, a toujours montré que ses actes étaient en adéquation avec son discours.

    Qu’il s’agisse des pauvres, de la Turquie et de l’Albanie (qu’il voulait faire entrer dans l’UE), de Christine Villemin ou de Ségolène Royal, le Robin des bois de la rue de Solférino a toujours eu un faible pour les plus démunis. Or n'est-ce pas un brin contradictoire que celui qui défend les plus faibles ne puisse plus aider Pépère ?

    Certains lui reprochent, lorsqu'il était ministre du redressement productif, de ne pas avoir su relancer l’industrie française. C'est un procès injuste car non seulement il a réinventé l’usine à gaz mais il su, en outre, être un redresseur de torts très productif,

    En faisant tourner les serviettes à Frangy, le roi de la marinière ne pensait sans doute pas faire le jeu des chaises musicales.

    « Mon adversaire, c'est le conformisme » déclarait-il à Bercy le 10 juillet devant les patrons et les syndicalistes. En sortant du gouvernement, il peut se targuer d'avoir rempli un de ses objectifs.

    Manuel Valls résume ainsi devant les dirigeants du PS, ce qui l'a poussé à agir de la sorte (Le Canard du 27/08) : « Si on avait laissé passer l'affront, la presse nous aurait déchirés et déchiquetés (…) » Alors que là, en revanche...

    Sur Europe 1, Montebourg déclarait, le 25/08 : « Il ne me semble pas qu'on se sépare de ministres qui apportent des propositions dans un débat justifié ». Effectivement, c'est sans doute pour ça qu'on ne l'a pas retenu.

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  • Certes, plusieurs parlementaires ont voulu jusqu'au bout protéger le secret de leurs trésors en multipliant les ratures et les imprécisions. Certes, quelques déclarations sont même illisibles. Pourtant, on aurait tort de penser qu'ils sont « tous pourris ». Il y a également plein de déclarations qui nous en font voir des vertes et des pas mûres.

    Cumulards et art du cumul

    Le Canard enchaîné dresse cette semaine un palmarès des parlementaires parvenant le mieux à résister à la famine.

    Avec plus de 7 millions d'euros pour ses activités d'avionneur, on peut dire que ça plane pour Serge Dassault.

    Les avocats, niveau gestion de crise, savent également se défendre. 2 millions d'euros en quatre ans pour le lepéniste Gilbert Collard,1,8 millions d'euros pour Copé de 2007 à 2013. Comme quoi, on a tort de s'acharner sur l'ex-patron de l'UMP, il aurait pu gagner le triple s'il avait fait facturer ses honoraires par la société Bygmalion. 

    Jean-Michel Baylet, patron des radicaux de gauche, s'en met aussi plein les poches avec La Dépêche : 700 000 euros.

    Ces sommes peuvent paraître exorbitantes. Mais à l'approche du non-cumul des mandats, n'est-il pas légitime que les élus s'assurent quelques revenus supplémentaires pour subsister ?

    De même, s'« Ils sont 10% à avoir embauché leur femme comme assistante […] et 10% aussi à avoir salarié un membre de leur famille , fille, fils, cousine, etc... », cela montre bien que contrairement à ce qu'on prétend, les politiques ont encore le sens des valeurs. Et s'ils font des cadeaux à leurs proches, ce n'est pas par intérêt mais bien évidemment par amour. « Travail, famille, gâteries », telle est leur devise.

    On peut légitimement s'interroger sur la nécessité de ces déclarations. Jacques Myard, le député-maire de Maisons-Laffitte, n'hésite d'ailleurs pas à parler, dans le style sobre et nuancé qui le caractérise, d'« inquisition ». A la lecture de certaines d'entre elles, on comprend qu'il trouve le principe « des magots »

    Des déclarations pas toujours très net.

    Outre que, comme le rapporte Le Canard, les parlementaires français mélangent souvent le brut et le net : « Les entrées d'argent en net, les dépenses en brut. », certaines déclarations sont particulièrement surprenantes, pour ne pas dire bouleversantes. On apprend par exemple que la femme de l'illustre député-maire de Levallois-Perret, Patrick Balkany, a disparu.

    « Dans sa propre déclaration, l'élu indique que son épouse […] s'appelle désormais madame « Néant » », explique le journaliste du Canard. Et ce dernier de préciser : « le couple Balkany fait semblant d'être séparé depuis plus de dix ans », tout ça pour échapper à l'ISF.

    Dans ces conditions, il faudrait vraiment une case en moins pour avoir peur du vide. Et de toute façon, Patrick sait très bien que si on le pinçait, Levallois paierait. Quant à la disparition de sa femme, inutile de s'émouvoir : avec lui c'est une de perdue, biz de retrouvé.

    Les friandises de MAM

    Le palmipède nous apprend enfin que Michèle Alliot Marie, elle, « bénéficie de la générosité d'un éditeur-mécène, Plon » qui lui verse entre 6000 et 10000 euros par mois. Exagéré pour quelqu'un qui n'a vendu que 15000 exemplaires de son dernier livre ? Pas du tout, c'est une dotation généreuse mais saine. D'autant que tout le monde ne peut pas se targuer d'avoir transformé Plon en or.

    Le Canard précise qu'elle « réalise même l'exploit de toucher des droits d'auteur de Plon pour trois ouvrages déjà écrits mais jamais publiés ». C'est ce qu'on appelle un contrat en acier.

    Bref, pour conclure, Henri Guaino a bien raison de dire que ces révélations « alimentent un climat général de suspicion ». Sans elles, la confiance serait totale.

     

     

     

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  • Après avoir vu les images du match amical Angleterre-Honduras, les Français étaient prévenus. Le message de Deschamps était d'ailleurs on ne peut plus clair : pour contrer les Honduriens, on dit rien et on endure tout. Et effectivement, il fallut parfois qu'ils endurassent le pire.

    L'avant-match est particulièrement frustrant. Pour une fois qu'on a des joueurs qui « chantent » la Marseillaise et qu'on s'apprête à supporter qu'un son impur abreuve nos télévisions, voilà que la sono du stade tombe en panne.

    Après un début timide, les Français prennent le jeu à leur compte. Redoublements de passes sur les côtés, récupération haute, bloc compact et une pluie d'occasions de but. Mais est-ce le fait d'avoir touché deux fois la transversale ? Pendant cinq minutes, les Français ont ensuite un coup de barre. C'est pourtant à ce moment-là que le match bascule : faute de Palacios sur Pogba dans la surface et penalty plus deuxième jaune pour le défenseur hondurien. Benzema transforme. En deuxième mi-temps, les Bleus ajouteront deux nouveaux buts.

    On peut s'interroger sur la tactique adoptée par le Honduras. Certes, son jeu agressif a quelque peu déstabilisé les Bleus durant les cinq premières minutes mais il a aussi permis à la France de bénéficier d'un penalty, montrant par là que multiplier les tacles double lame est une option à double tranchant.

    Côté Equipe de France, peut-on tirer des enseignements de cette victoire face à une équipe assez faible, à onze contre dix ?

    Oui car Benzebut a été diablement efficace en étant impliqué sur les trois buts de l'équipe de France.

    Oui car si Griezmann a fait grise mine lorsqu'il a vu sa tête heurter la transversale, il a montré qu'il avait le niveau.

    Et oui enfin car ce match était mieux qu'un entraînement : pour éviter de se faire casser une jambe, les Français ont presque tout le temps été obligés de jouer à une touche de balle.

     

     

     

     

     

     

     

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  • Dans la fournaise de Fortaleza, le groupe de la mort s'est transformé en groupe de l'enfer pour l'Uruguay. Certes, il est difficile de jouer au foot sans se tirer de temps en temps une balle dans le pied mais quand on a en plus les pieds carrés comme ceux des Uruguayens hier, il vaut mieux éviter de prendre les matchs par-dessus la jambe.

    Sous une chaleur étouffante, Les Costa Riciens, qui n'avaient pourtant pas la côte, n'ont, eux, pas manqué d'air et ont déjoué tous les pronostics en disposant facilement de la Celeste.

    Tout avait pourtant bien commencé pour l'Uruguay puisque l'arbitre n'hésita pas à siffler un penalty en sa faveur pour une faute de Diaz sur Lugano. Oui, oui, vous avez bien lu, une faute sur Lugano. Cavani se charge de transformer le coup de pied de réparation et donne un avantage mérité à son équipe tant le Costa Rica semble décidé à ne faire que défendre.

    C'est forts de cet avantage que les coéquipiers de Cavani regagnent donc les vestiaires. A ce moment-là du match, on voit mal le Costa Rica, complètement inoffensif, revenir dans le match.

    C'est sans compter sur la non-deuxième mi-temps des demi-finalistes de la dernière Coupe du Monde. Apathiques, les hommes de Tabarez ont laissé le seul attaquant Costa Ricien, évoluant dans le championnat grec, faire danser le sirtaki à toute la défense. En danger sur tous les coups de pieds arrêtés, les Uruguayens vont être également baladés dans le jeu et vont s'incliner logiquement 3-1. Pour couronner le tout, un mini pétage de plomb de Maxi Pereira va leur coûter un carton rouge en fin de match et davantage compromettre leurs chances pour la suite de la compétition.

    C'est peu de dire que le jeu de la Celeste n'avait rien de divin. Mais ce qui inquiète davantage, c'est l'absence de « garra », ce fameux mélange d'esprit guerrier et de force mentale censé guider la sélection uruguayenne, On a indubitablement connu l'Uruguay plus rugueuse.

    Enfin, les individualités n'ont guère rassuré. En défense, Lugano a confirmé tout le mal qu'on pensait de lui, et ce n'était pourtant pas chose aisée. Godin a paru tout aussi emprunté, à croire que les entraînements de l'Atletico lui manquent déjà. Quant à l'attaque, avec un Cavani vanné et un Forlan fort lent, il faudra espérer qu'on n'aura pas affaire à un sous Suarez lors des prochaines rencontres.

    Comme si cela ne suffisait pas, l'Uruguay affrontera, jeudi, l'autre perdant du groupe, l'Angleterre, dans un match qui ressemble déjà à celui de la dernière chance. Pour éviter de se faire griller la politesse par les Rosbif, El Matador devra montrer un autre visage et prier pour que Dieu sauve l'Arène.

    Après cette sévère défaite face au Costa Rica, Il n'est en tout cas plus l'heure de se faire des films à Montevideo.

     

     

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  • Le nom « Hollande » reprend des couleurs. Et, ironie du sort, il le doit à une nouvelle hausse du chômage espagnol. Les joueurs de la sélection ibérique étaient jusqu'ici les seuls en Espagne à ne pas être touchés par le fléau. Après leur prestation d'hier soir contre les Pays-Bas, on peut considérer que c'est chose faite.

    Les Espagnols avaient-ils le melon ? Toujours est-il qu'ils sont passés pour des jambons, la faute à une Hollande qui a su ne pas se faire un fromage des champions du monde et qui s'est même payé le luxe de reprendre quatre fois du dessert.

    Le match commence pourtant parfaitement pour les Espagnols qui obtiennent dès la 27ème minute leur habituel penalty, sans même que Pedro ait besoin de plonger, Diego Costa prouvant par là qu'un joueur naturalisé peut très vite se fondre dans la culture d'un pays.

    Pourtant, après l'égalisation de Van Persie sur une magnifique transversale de Blind, qui, décidément, a l'oeil, les Hispaniquent et encaissent quatre buts en deuxième mi-temps.

    Difficile d'expliquer comment l'Espagne a pu sombrer à ce point, ce qui est sûr, c'est que la « Roja » a paru bien pâle dans son maillot blanc de circonstance. Sa légendaire passe à dix a perdu de sa superbe, or l'Espagne sans sa « toro-magie », ce n'est évidemment plus la même chose. Quant à la prestation de Ramos, défense de rire : le taureau espagnol a été trop fort jusque-là pour servir de bouc émissaire.

    Il n'en va pas de même pour le portier espagnol. Casillas a totalement perdu le contrôle du match. Si l'on s'en réfère à sa prestation lors de la finale de la ligue des champions, le gardien de l'Espagne n'est plus que l'ombre du joueur qu'il a été, un « quasi as » en somme.

    L'Espagne doit-elle pour autant s'inquiéter ? Oui car la façon dont Robben est allé marquer le dernier but a de quoi faire douter une équipe. Rappel : Robben, en mode playstation, est lancé en profondeur, il fait une course de soixante mètres, met dix mètres dans la vue à Ramos, arrive dans la surface, fait un tour sur lui-même, deux autres touches de balle et s'il ne termine pas par une triple boucle sur Piqué, c'est uniquement par pitié pour les Espagnols, déjà à l'agonie. Le Hollandais volant plante alors une cinquième banderille dans le but espagnol, non sans niquer San Iker une dernière fois, en le crucifiant d'un missile en pleine lucarne.

    Etrange coïncidence : il y avait beaucoup moins de footix français du Barça ou du Real pour revendiquer de lointaines origines espagnoles sur les forums aujourd'hui. Comme quoi il n'y a pas que l'Espagne qui est plongée dans un profond sommeil.

    Attention toutefois à ne pas trop le prolonger, pour ne pas qu'Ibère Nation rime définitivement avec hibernation.

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