• Même s’il agaçait parfois, Thierry Roland avait le mérite de ne pas se prendre pour un autre, de ne pas affecter un ton de spécialiste. Moins critique que beaucoup de ses confrères, il était supporter avant d’être commentateur et cette passion qui l’animait nous fait déjà regretter ses accès de mauvaise humeur, son « y a pas la ligne droite de Longchamp », son « hou la la » ou son « il a pris le ballon dans les bijoux de famille ».

    Avec Jean-Michel Larqué, il formait un duo complémentaire dont on n’a mesuré l’efficacité et la complicité qu’après leur séparation tant leurs remplaçants ont déçu.

    Avec la mort de Thierry Roland, c’est un morceau de notre enfance qui s’en va, le parfum du football des années 80 et 90 mais c’est aussi une voix rattachée pour toujours aux exploits des Bleus de 98 et 2000.

     En près de 57 ans de carrière, il avait commenté 13 coupes du monde et 9 championnats d’Europe mais se réjouissait comme un gamin, à 74 ans, de partir pour l’Ukraine commenter un Euro avec son compère de toujours, Jean-Michel Larqué.

    Le sort a voulu qu’il décède pendant l’Euro, alors même qu’il s’apprêtait à reconstituer pour la première fois depuis 2004 ce duo historique. Une opération chirurgicale l’avait empêché de participer au début de l’Euro. «Il se faisait une telle joie de reformer le tandem. Il est parti sans ça. Le plus terrible, c'est que sa dernière joie, j'aurais pu la lui procurer», a déclaré, en sanglots, le journaliste interrogé en direct sur BFM-TV/RMC ». Jean-Michel pourra se consoler en se disant que Thierry s’est endormi serein hier soir après le match de l’équipe de France et qu’il aura pu voir une dernière fois les Bleus réaliser un match accompli.

    C’est un « grand coup de spaghetti derrière les oreilles » pour tous les amoureux du football qui regretteront les commentaires de ce journaliste parfois soupe au lait mais « du reste très sympathique ».

    « Après ça, on peut mourir tranquille » disait le journaliste après la victoire des Bleus en 1998. C’est tout ce qu’on te souhaite, Thierry.

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  • Est-ce un hasard si depuis qu’un président de la république Français lui fait de l’ombre, la Hollande a la combativité d’un Amsterdamois sous LSD et que son jeu suinte la mimolette avariée ? Serait-elle devenue, elle aussi, une équipe normale ?

    Toujours est-il que dès l’entame, on sent que le match ne va pas tenir toutes ses promesses : aucun crachat, aucun Hollandais pour se frotter un maillot allemand sur le postérieur, pas de « sales Bataves » qui fusent ; on voit même Robben adresser une passe à un coéquipier, Van Bommel parler gentiment à l’arbitre et De Jong faire des tacles réguliers, ça sent le match polissé, ennuyeux, on est loin des RFA-Pays-Bas des années 80 où tous les coups étaient permis et où l’on pouvait facilement faire passer Bruno Germain ou Gernot Rohr pour des poètes.

    C’est pourtant Les Pays-Bas qui se créent la première grosse occasion du match par l’intermédiaire de Robin Van Persie mais l’avant-centre échoue de peu dans sa tentative repoussée en corner par le gardien allemand. Mais cette occasion est un leurre, la belle mécanique Oranje n’est pas aussi bien huilée qu’à son habitude et c’est tout naturellement que les Allemands, habitués à ne pas se faire un fromage de la Hollande, appuient sur l’accélérateur et par l’intermédiaire de leur piston offensif, Gomez, qui tourne à plein régime depuis le début du tournoi, frappent deux fois. A la reprise, les Orange sont dans le rouge et ne semblent plus avoir grand chose sous le capot mais à la 73ème, Van Persie met les gaz et freine les ambitions allemandes.en marquant un but splendide, confirmant que les Hollandais sont dans cet Euro, une équipe à réaction.

    Le diesel est enfin lancé, se dit-on, erreur, les Hollandais calent et les Allemands font ronronner leur football avec beaucoup d’expérience et de sang-froid pour s’imposer finalement 2-1 au bout d’un match maîtrisé de bout en bout.

    L’Allemagne est presque qualifiée et les Pays-Bas presque éliminés. S’ils savaient qu’ils étaient tombés dans le groupe de la mort, les Hollandais ne s’attendaient sans doute pas à être sous assistance respiratoire dès la fin du deuxième match.

    La victoire du Portugal sur le Danemark dans un match où Christiano Ronaldo semble en être resté au stade de la lose depuis son échec sur penalty à Benfica leur laisse une chance infime de s’en sortir

    Ce qui est sûr en tout cas, c’est que Les Allemands sont décidément les maîtres de l’Euro.

     

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  • Laurent Blanc a enfin livré sa liste. Comme toujours, même si elle suit une certaine logique , elle n'est pas exempte de quelques surprises.

    Les attendus :

    Gourcuff (Lyon) : comme prévu, le champion du monde de ball-trap a été convoqué par Laurent Blanc. Il faut dire qu'une telle constance à ce niveau est rare. Il a récité sa partition toute la saison avec une étonnante régularité, rejouant tout le temps le même match, sauf peut-être contre Brest où il a parfois semblé un peu irrégulier.

    A. Diarra (Marseille) : Cette saison, il a repoussé les limites du football. Son talent est tel qu'il peut se passer de la technique de base du footballeur tout en continuant à évoluer à son meilleur niveau. Tout simplement impressionnant.

    Les surprises:

    Penneteau (ramasseur de balles dans les buts de Valenciennes) : malgré son splendide arrêt (le seul à ce jour) face à Dijon lors de la 22ème journée, le sélectionneur a choisi de se passer de ses services. Un choix audacieux. Injuste diront certains.

    Le Gazélec (Aiacciù): C'est la grande surprise de la liste. Malgré leur brillant parcours en coupe de France et leur état d'esprit irréprochable, Laurent Blanc n'a retenu aucun joueur.

    Cédric Bardon (maison de retraite de Guingamp) : Certes, le Maradona du stade Antonis Papadopulos a stoppé sa carrière l'année dernière. Mais on a vu en 2006 ce que pouvait produire le retour d'un champion en sélection. On s'attendait à ce que le Président propose le même défi à celui qui fut à l'origine du renouveau du football chypriote lors de son passage à l'Anorthosis Famagouste Football Club. Il n'en est rien. Espérons que l'équipe de France n'ait pas à s'en mordre les doigts.

    Benzéma (Real Madrid) : Malgré son obstination à demeurer dans un tout petit club peu médiatisé et au risque de devenir invisible, Laurent Blanc a choisi de faire confiance à l'ancien lyonnais.

    Mabiala (Nice) : On dit souvent que pour faire gagner une équipe dans une grande compétition, il faut des metteurs d'ambiance, des Lionel Charbonnier version 2012. Avec son immense sens de l'humour en défense, le grand espoir des Aiglons aurait pu faire partie de ceux-là mais Laurent Blanc en a décidé autrement.

    D'après nos calculs, si Laurent Blanc ne choisit que 23 joueurs au final, il devra en éliminer 3. Qui seront les futurs Djétou, Laigle ou Lamouchi de la liste ? Sachant que Rémy, Malouda et Kaboul sont blessés, le choix s'annonce cornélien.

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  • L’esprit d’accueil des Corses, qui s’est révélé au grand jour la semaine dernière en demi-finale de coupe de la ligue, a poussé notre reporter à prolonger quelque peu son séjour sur l’île de beauté. Il faut dire que les joueurs du Gazélec ont rendu à ladite île, si besoin était, toutes ses lettres de noblesse. Joint par téléphone hier soir, il nous livre ses impressions sans concessions.

    Q.P : Allô, Jean-Luc ? Ici, Quamel, je t’appelle au sujet du match de mardi, nos lecteurs attendent toujours le compte-rendu, je me suis dit que c’était plus simple de t’appeler pour en discuter puis de diffuser l’interview.

    J-L : Bonjour Monsieur, ici Jean-guy T. avec Yvan C. Nous vous passons votre ami.

    Q.P : Euh, allo, Jean-Luc ? Quelle est l’ambiance à Ajaccio après cette déconvenue ? La morosité a-t-elle gagné la ville ?

    J-L : Eh bien, c’est un peu difficile à dire, je ne suis pas exactement à Ajaccio, je suis un peu dans les hauteurs, avec mes hôtes, très exactement près des bergeries de Finosa à….  « passe-moi le téléphone », Allô, Monsieur Quamel, contentez-vous de parler du match…

    Q.P : Euh, d’accord, très bien, excusez-moi. Comment expliquer les deux visages des Lyonnais ? : ce genre de match n’est-il pas propre à aviver les regrets, notamment lorsqu’on pense à Nicosie ?

    J-L : Bien sûr, Mais il faut se dire aussi que Lyon n’a vraiment pas eu de réussite contre Nicosie, qui est resté à 11 pendant tout le match. Si les Chypriotes avaient terminé à 9, je pense que Lyon avait une chance de passer.

    Q.P : Ne peut-on pas dire tout simplement, au vu du score (0-4) que Lyon était trop fort mardi soir ?

    J-L : Non, il ne faut pas oublier que les gaziers ne jouaient pas dans leur stade habituel, qu’il pleuvait, que le ballon du match n’était pas très bien gonflé, qu’on jouait un mardi soir, le lendemain du lundi de Pâques et que la dernière fois qu’un club Corse est arrivé en demi-finales d’une coupe nationale, c’était lors du drame de Furiani, je crois que les Ajacciens n’ont pas réussi à l’occulter.

    En outre, avant l’expulsion, le Gazélec a fait jeu égal avec Lyon et même en début de deuxième mi-temps, les Corses se sont montrés très dangereux à deux reprises. Face à l’une des meilleures charnières Européennes du moment, ça force le respect.

    Q.P : Certes, mais l’expulsion fait partie du jeu et celle-ci était totalement méritée : le joueur arrive lancé, il tacle par derrière, ses deux pieds sont décollés du sol et si le Lyonnais ne saute pas, il se fait casser la jambe…

    J-L : Euh… c’est vrai mais il n’ y a aucune intention de faire mal ! Il s’agit plutôt d’un excès d’engagement, les Corses sont comme ça, ils sont généreux dans tout ce qu’ils font, ils n’en donnent jamais assez, je suis bien placé pour le savoir. Le pauvre Colinet a donné tout ce qu’il avait, il a pensé à l’honneur de son club, à sa famille, à sa fille qui était dans les tribunes, au peuple Corse, qui est opprimé par les continentaux depuis 1769 alors même qu’il a été le premier à se libérer de l’emprise nazie en… un instant (« c’est écrit quoi là ? ») euh…en 1943, et malheureusement, l’arbitre n’a tenu aucun compte de tous ces éléments, il a manqué de psychologie, il a gâché la fête et offert la victoire aux Lyonnais.

    Q.P : Tout de même Jean-Luc, on a bien vu que les Corses n’ont pensé qu’à intimider les Lyonnais, en les insultant, en les agressant dès l’entrée dans le couloir menant aux vestiaires, en profitant du moindre arrêt de jeu pour les provoquer ou en allant voir constamment l’arbitre pour se plaindre. Et les supporters n’ont pas été en reste, ils ont quand même poussé des cris de singes quand Gomis touchait le ballon et ils lui ont même lancé une banane !

    J-L : Oui…enfin Non, pas du tout! Les Corses sont juste fiers de leurs origines, de leur culture et de leur région alors à la moindre occasion, ils vont voir les touristes pour leur parler du pays qu’ils n’ont pas la chance de connaître. Personnellement, ça fait une semaine que j’en entends parler et je peux vous assurer que ça m’a ouvert les veines, pardon les yeux. C’est indispensable si on veut que leurs revendications s’impriment sur les tempes, je veux dire dans les têtes. Quant aux cris des supporters, il y a méprise, ce que vous avez pris pour des cris d’animaux n’étaient que les basses de chants polyphoniques entamés en l’honneur des Lyonnais. Enfin, tout le monde sait que la banane est un antioxydant qui diminue les risques de cancer du rein et d’ulcères. Ce qu’a fait Gomis lorsqu’il a marqué, bafouant l’hospitalité Corse, est inadmissible.

    Q.P : On rapporte aussi que la voiture de l’arbitre, M. Enjimi, a été plastiquée à la mi-temps, qu’on lui a téléphoné pour lui dire que sa femme avait été enlevée et qu’il ne la récupérerait vivante que s’il accordait deux penaltys aux Ajacciens entre la 45ème et la 50ème. Il aurait également trouvé une bombe artisanale sous sa douche.

    J-L : On a beaucoup exagéré ce qui s’est réellement passé. On a certes retrouvé des bouts de plastique sur la voiture de l’arbitre mais sa femme a été relâchée par les ravisseurs dès la fin de la rencontre. Enfin, la bombe était une plaisanterie destinée à détendre l’atmosphère, une sorte de bombe à eau géante, l'eau ayant simplement été remplacée par du gaz. Excusez-moi, les bergers m’appellent.

    Q.P : A Ajaccio, entre les bergers et les chèvres, il n’y a qu’un pas.

    J-L : ….

    La ligne a malheureusement été coupée à la suite de cette dernière remarque. La liaison avec ces contrées reculées est parfois très difficile à établir.

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  • Mardi 22h 40, le 1/8ème de finale retour entre L’Inter et L’OM touche à sa fin. On pense que les deux équipes vont se quitter dos à dos mais les Phocéens, qui ont su faire le dos rond pendant les périodes de temps fort des italiens surprennent les joueurs de Ranieri et leur font finalement courber l’échine.

    Cette victoire, Marseille la doit à un seul homme : Evaeverson Lemos Da silva dit Brandao.

    On joue la 92ème minute. Marseille obtient un coup franc, Steve Mandanda se charge de le tirer. Le dégagement paraît anodin mais comme tous les grands joueurs, le Brésilien sent les coups : il décide donc de sauter trop tôt afin de prendre le ballon en retombant et surprendre son adversaire direct. Mais pour le prendre définitivement à contre-pied, le futur avant-centre de la Seleçao ne se contente pas de cet éclair de génie, il tente également un geste insensé : un contrôle orienté du dos, sorte de passe décisive géniale pour lui-même puis il fait mine de ne pas savoir où se trouve le ballon en regardant dans la direction opposée. Cette triple feinte laisse sur place Lucio. Brandao se retourne,  accélère et on se dit alors que s’il marque dans la foulée, c’est le but de l’année mais celui-ci en rajoute et se paye le luxe d’enchaîner un double petit pont sur le dernier défenseur puis le gardien avant d’expédier la balle au fond des filets, confirmant ainsi, après son doublé contre Bourg Peronnas et ses buts contre Le Havre et Nice qu’il est décidément l’homme des grands matches. 

    Les Marseillais exultent et San Siro se tait mais ce n’est pas un silence d’abattement, c’est un silence d’admiration, de recueillement presque de ce public de connaisseurs devant cet homme qui respire le football par tout son corps.

    Les statistiques de Brandao à l’extérieur en ligue des champions sont stratosphériques : 1 but toutes les six minutes soit potentiellement 15 buts par match, très loin devant Van Persie et Ronaldo (0, 5 but par match) et même devant Messi (1, 8 but par match), relégué à des années lumières du prodige Brésilien plus que jamais en course pour le ballon d’or. On comprend mieux alors les trois changements effectués par Ranieri assez tôt dans la partie malgré la possibilité d’une prolongation. Il savait que tant que « La Bête » n’était pas sur le terrain, tout restait possible. 

    Comme tous les grands joueurs, l’ancien meilleur buteur du championnat d’Ukraine est aussi sûr de sa force. Il savait avant de rentrer qu’il allait marquer. Cette victoire est donc aussi celle de son coach qui a su le lancer au bon moment et qui lui a fait confiance, bien qu’on ne soit pas sûr, lorsqu’on entend le Brésilien en interview, que Didier Deschamps ait tout compris à ce qu’il lui a dit avant d’entrer sur le terrain.

    Il faut enfin saluer ici la vista du « special no one » Rémi Garde, qui, en qualifiant Nicosie, offre à Marseille une chance sur 7 de se retrouver dans le dernier carré de la ligue des champions. Ce soir, nous ne pouvons que nous incliner devant son génie. Chapeau l’artiste.

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