• Avec la crise, pas facile d'avoir le budget suffisant pour partir en congé. L'argent n'a pas d'odeur, certes, mais les vacances ont un parfum. Comment faire pour le retrouver ? Quand on voit, par exemple le prix du billet pour aller à Hyères, on se dit que les vacances ne sont pas pour demain. Pas de panique, si vous n'avez pas les moyens de prendre des congés, faîtes en sorte que les vacances viennent à vous. Si tu ne viens pas à la gare d'Hyères, la gare d'Hyères ira à toi.

    Tout d'abord, pour les petit budgets, il est indispensable de trouver une voiture pas chère car elle est le symbole de la liberté. Pour que ce projet ne soit pas trop coûteux, n'hésitez pas à prendre une auto prête à la casse chez un épaviste : sous l'épave est la plage.

    Ensuite, montez dans votre voiture et prenez le large, c'est-à-dire la première aire d'autoroute à proximité car il ne faudrait pas non plus se ruiner en essence. Quoi de plus agréable en plein mois d'août que de humer l'aire des vacances en savourant quelques sandwiches triangle sur un parking goudronné ?

    Les sandwiches au pain de mie, ce n'est peut-être pas idéal pour casser la croûte mais c'est pain bénit pour qui veut retrouver le goût des vacances. En effet, par leur aspect gras, bourratif mais surtout dégueulasse, ne représentent-ils pas l'authentique pare-faim de l'été ?

    Lorsque vous vous êtes suffisamment reposé, reprenez le volant et revenez chez vous comme si vous vous rendiez sur votre lieu de villégiature. Sur le trajet, débrouillez-vous pour ne croiser que des agriculteurs : il est important, pour que l'effet « vacances » fonctionne à plein, que ce soit des paysans.

    Une fois arrivé chez vous, faîtes-vous livrer du sable dans votre salle de bains, peignez votre plafond en bleu et installez un allogène au-dessus de la baignoire. Salez abondamment l'eau et cachez-y quelques poissons en guise de planque-thons. Enfin, mettez un masque et un tuba pour avoir la palme du parfait baigneur. Rien de tel que de barboter dans la baignoire pour se mettre dans le bain des vacances.

    Enfin, le soir, collez quelques étoiles phosphorescentes au-dessus de votre lit pour vous endormir.mais n'attendez pas l'étoile filante pour faire un vœu au risque de dormir assez peu. Au contraire, laissez-vous gagner par le sommeil et ne pensez plus à rien : c'est le meilleur moyen de se plonger dans Léthé.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Chaque année, après le BAC, certains professeurs publient les réponses des élèves les plus originales, pour ne pas dire les plus ridicules. J’ai moi-même une jolie collection de pépites que je veux bien, dans mon immense mansuétude, vous offrir en cadeau. J’espère toutefois, chers lecteurs, que vous aurez la culture nécessaire pour les apprécier à leur juste valeur : je n’ai pas l’habitude de jeter des perles aux purs sots.

     

    Mais sous prétexte que certains candidats ont parfois paru dans les choux et qu’ils ont souvent raconté des salades, peut-on pour autant parler de BAC à légumes ? Le BAC serait-il devenu un diplôme au rabais, une sorte d’examen de pas sages ? Cet article vous prouvera que non.

     

    Ce qui frappe en effet chez les candidats du BAC de cette année, c’est la clarté du propos et l’esprit de synthèse : « Ici, Victor Hugo pose indirectement des questions aux lecteurs qui peuvent se sentir visés dans le but de faire comprendre que c'est un poème contenant un message aux lecteurs et pourquoi pas créer une émotion à travers ces nombreuses questions ». Tout est dans le « pourquoi pas »

     

    Cette clarté ne se départit jamais d’une grande cohérence : « Dans un premier temps, nous étudierons la clarté du jour et dans un second temps, nous étudierons l'obscurité de la nuit » Nul doute que si le candidat en avait eu le temps, il aurait également fait une partie sur l'humidité de l'eau. Il nous aura en tout cas démontré intelligemment son intelligence, comme lorsqu’un autre candidat relève dans le poème d’Hugo « le thème du chaud avec « chaumière ». D’ailleurs, le candidat 2014 sait éviter les contradictions : « suite à l'article dans lequel vous reprochiez aux poètes de privilégier des thèmes sérieux et graves, je tiens à exprimer mon désaccord. Il est vrai certes que les thèmes privilégiés sont des thèmes sérieux et graves... »

     

    Ce qui est sûr, c'est que le candidat du BAC 2014 n'est jamais là par hasard. Sa syntaxe est sûre : « Tout d'abord, nous allons s'intéresser sur le registre lyrique ». Et si, de temps en temps, le vocabulaire ou l’orthographe font défaut « complexitivité », « chaqun », c’est sans doute que les candidats en question, passionnés de « romantiste », ont quelques problèmes d'autiste.

     

    Mais ce qui distingue définitivement le candidat 2014 de ses prédécesseurs, c’est son immense culture littéraire. Il sait par exemple reconnaître le génie d'Hugo, seul auteur capable de « faire rimer aimer avec vivre »

     

    Il connaît d’ailleurs parfaitement la vie de l’auteur, « chef de file du mouvement réaliste et auteur phare de l'époque des lumières » omettant simplement de préciser : « académicien et grand ami de Jean d'Ormesson ».

     

    Il sait également mettre en évidence ce qui caractérise le plus l’auteur des Misérables : « Il n'y a pas de marque de première personne, nous pouvons donc dire que l'auteur souhaite rester dans l'anonymat »

     

    Enfin, il n’ignore rien de ses goûts, notamment sa passion pour la baignade : « Ses enfants décèdent tous dont la cadette d'une noyade très appréciée de Victor Hugo »

     

    Les connaissances en poésie du candidat 2014 ne sont pas en reste : « ce poème est un alexandrin, on le voit aux verres de toutes les strophes ». Tout comme sa connaissance pointue des journaux et revues. Ainsi, lorsqu’on lui demande, dans le sujet d’invention, de rédiger une lettre adressée à une revue littéraire, il commence tout naturellement par : « Cher Parisien »

     

    Enfin, et ce n’est pas le moindre, le candidat 2014 nous abreuve d’informations aussi précieuses que « Rien ne permet de deviner le siècle auquel se déroule cette scène » ou encore « le cimetière peut se trouver dans n'importe quelle ville du monde », preuve qu’au cas où il échouerait dans ses études, il aurait encore une belle carrière de journaliste à BFM TV devant lui.

     

    Attendu que les soirées des candidats précédant le BAC ont souvent paru plus proches des bacchanales que des annales du BAC, gageons que les nouveaux lauréats sauront le fêter dignement. Maigre consolation pour un BAC chiche.

     

     

     

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