• La SNCF s'active pour que les rames qu'elle a commandées, trop larges pour circuler dans près de 1300 gares, ne deviennent pas des trains fantômes.

    Vingt centimètres, c'est peu et beaucoup à la fois quand il s'agit de s'introduire entre deux parois. Et il est peu probable que ça suffise à faire siffler la locomotive de plaisir quand elle rentrera en gare :

    Alors que d'autres problèmes s'annoncent : les trains seraient trop larges pour se croiser dans certains passages souterrains, la SNCF ne semble pas près de voir le bout du tunnel

    SNCF + RFF : le ticket gagnant ?

    Si l'on en croit Le Canard enchaîné de mercredi, la RFF aurait fourni les bonnes informations à la SNCF sur « les écarts existants entre les wagons et les quais ».

    A priori, ça devait donc passer, sauf qu'un détail a été omis, nous confie le palmipède : « nombre de gares ont été construites plus de cinquante ans avant l'adoption de ces normes ». Qui soupçonner alors ? La SNCF, qui n'a jamais été très forte pour les contrôles ou Jacques Rapoport, le président de la RFF, dont le patronyme mériterait lui aussi d'être raboté ?

    « Alors que les commandes ont été passées en 2009, il aura fallu attendre 2011 pour que les équipes se rendent compte du problème, un an de plus pour en informer les régions puis deux autres années pour lancer les travaux de rabotage. » rapporte Le Monde.fr

    L'incompétence de la SNCF est-elle passée dans une autre dimension ?

    Pas du tout, en ayant constamment un train de retard et toujours autant de difficultés à anticiper, elle reste totalement fidèle à sa ligne de conduite. Et cela lui donnera enfin une bonne raison de supprimer des trains.

    Les mois qui viennent s'apparentent en tout cas à un long chemin de croix pour les chemins de fer. La SNCF était en galère de rames, elle rame maintenant pour sortir de la galère

    Raboter les quais : un travail d'orfèvre

    Outre que la somme s'annonce mirobolante (il s'agirait de plus de 100 millions d'euros, bien loin des 50 annoncés), les quais n'ayant pas tous la même dimension, seules certaines gares seront concernées par ces travaux de chirurgie éclectique.

    Raboter les quais pour ne pas faire capoter son projet, cela revient à élargir les voies en priant pour pouvoir étirer le budget. Mais qui va payer la facture ?

    "Il n'y aura aucun impact, et je m'en porte totalement garant, aucun impact sur le prix du billet", a affirmé M. Rapoport sur Europe 1, bien décidé à ne pas dérailler dans sa communication. On voudrait bien le croire mais qui va payer ? La RFF et la SNCF auront bien du mal à financer ces travaux et les Régions ne veulent pas en entendre parler.

    La SNCF a déjà prouvé, à maintes reprises, notamment lors de la création de ses ambiances TGV, qu'elle avait les ID larges, à défaut des voies. Alors pourquoi ne pas profiter de ce couac pour tenter une innovation à même de recréer une dynamique? En changeant de nom, par exemple : Le Réseau des Voies Serrées, c'est peut-être la meilleure façon de retrouver le droit chemin.

     

     

     

     

     

    Google Bookmarks Blogmarks

    5 commentaires
  • Cette semaine, lors du festival de Cannes, aura lieu un événement un peu plus intimiste que les autres : une rencontre entre éditeurs et producteurs. Les premiers auront cinq minutes pour convaincre les seconds d'adapter telle ou telle œuvre de leur catalogue. Autant dire qu'il faudra être bon dès la première prise.

    Il faut avoir un sacré jeu d'acteur pour convaincre les écrivains de céder leurs droits. Mais il faut également savoir choisir ses mots pour que les producteurs acceptent d'adapter un roman.

    Si le cinéma a toujours puisé dans la littérature une source d'inspiration, il semble que le phénomène se soit accentué ces dernières années. Selon L'Express, qui a consacré un dossier à la question en Mars dernier, « Un film sur cinq est une adaptation, un taux stable depuis six printemps. Mieux, près d'un sur trois est issu d'une œuvre française, au terme d'une belle progression (de 23% en 2006 à 32% en 2012) »

    Faut-il pour autant se réjouir qu'un faisceau d'auteurs soit sous les projecteurs? Est-ce que miser sur un livre garantit le succès cinématographique, autrement dit est-ce que l'adapter c'est le faire adopter ? Comment filmer la littérature sans lui faire écran ? Autant de questions sur lesquelles s'est penchée notre rédaction.

    Se sucrer à Cannes ?

    Anna Gavalda, François Bégaudeau, Olivier Adam, David Foenkinos, Amanda Sthers, Guillaume Musso : on ne compte plus les génies dont les chefs-d’œuvre ont été adaptés au cinéma. Que le septième art ait trouvé les dignes successeurs de Zola, Maupassant ou Flaubert n'a rien d'étonnant. La nouveauté tient plutôt dans le fait que toutes les maisons d'édition se dotent désormais de « services ad hoc » explique le journaliste de L'Express.

    Encore une exception commerciale, pardon culturelle française, comme le confirme Laure Saget, directrice de l'audiovisuel chez Flammarion, présente au dernier Festival international du film de Berlin : « Nous étions, nous les Français, les seuls éditeurs, tous les auteurs étrangers étant défendus par leurs agents littéraires »

    Voilà en effet une excellent nouvelle pour tous ceux qui souhaitent que la plupart des écrivains continuent, en France, à ne pas pouvoir vivre de leur travail. Et si les éditeurs n'ont pas été embêtés par les méchants agents à Berlin, ce serait un comble qu'on leur cherche à Cannes des noises.

    Mais si l'auteur, on l'a bien compris, risque de tout donner à Skippy, il en sera quitte pour une superbe consolation, explique l'enquête, car il aura l'immense honneur de voir « son livre réédité lors de la sortie du film, habillé d'un bandeau ou d'une illustration de long-métrage ». Quelle consécration ! Pourrait-on rêver, en tant qu'auteur, plus belle fin que celle de voir son roman, comme les produits de supermarché autrefois, habillé d'une étiquette « vu à la télé » ?

    Il ne manquerait plus alors qu'un label « garanti produit littéraire » pour que la fête soit totale et surtout une photo de l'auteur en première page car rien n'est plus incitatif à la rêverie, rien ne symbolise mieux la littérature que la tête de Christine Angot ou d'Amélie Nothomb en première de couv'.

    Mais quelle est la différence entre un bon et un mauvais roman ?

    L'Express nous donne quelques précieux indices : tout d'abord « Une histoire forte » preuve qu'un bon roman, c'est avant tout un bon scénario. Les critiques littéraires l'ont bien compris, eux qui très souvent, savent se contenter de raconter l'histoire pour appâter le lecteur, se gardant bien de citations inutiles ou d'analyses littéraires pédantes et superflues.

    Deuxième condition nécessaire à l'adpatation : « de beaux personnages », l'important n'étant pas, on l'a bien compris, qu'ils aient une quelconque épaisseur psychologique mais qu'ils passent bien à l'écran.

    Enfin, « le fait que le livre ait déjà fédéré un public est à même de rassurer producteurs, réalisateurs et diffuseurs » souligne Delphine de la Panetterie, de Robert Laffont. Tiens donc, qui l'eût cru ?

    Les adaptations récentes de L'écume des jours ou de L'homme qui rit ont prouvé, à ceux qui en doutaient, qu'adapter une véritable œuvre littéraire au cinéma n'est pas si simple qu'on pourrait le penser. Faut-il alors se réjouir de l'augmentation des adaptations au cinéma ? Oui car le gros avantage d'une œuvre sans aucune portée littéraire, c'est qu'on ne risque pas de la trahir. C'est sans doute pour cela que les producteurs adaptent de plus en plus de romans français, lesquels ne sont que de simples scénarios dépourvus de toute valeur littéraire.

    Jean Giono n'avait décidément rien compris, lui qui a voulu collaborer jusqu'au bout au tournage de son chef-d'oeuvre Un roi sans divertissement. Résultat : une sortie plus que discrète en salle et un passage éclair sur Arte. Un vrai gâchis. S'il avait connu Fabien Onteniente, il serait peut-être entré dans l'histoire du Box-Office. A quoi tient une vie...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Google Bookmarks Blogmarks

    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires