• Après la belle prestation des Bleus contre l’Ukraine, on attend beaucoup de ce dernier match de poule entre la France et la Suède. Laurent Blanc choisit logiquement de reconduire le même onze de départ et de n’en retirer que les deux meilleurs joueurs : Jérémy menez et Yohan Cabaye. Le résultat ne se fait pas attendre : au bout de vingt minutes de jeu, la France est presque au niveau de l’Espagne contre la Croatie. Mettant en place la fameuse tactique à la niçoise : mal jouer en première mi-temps, jouer encore plus mal en deuxième mais tout donner ensuite à l’entraînement pour bien progresser, le sélectionneur Français compte bien surprendre son adversaire.

    Les Suédois sont tellement surpris qu’ils ne jouent pas du tout leur football habituel : Ils se créent beaucoup plus d’occasions que prévu et Ibrahimovic est méconnaissable d’altruisme. Dans le défi physique, en revanche, il faut admettre que « Ces bien beaux gabarits » comme l’aurait dit feu Pierre Fulla sont présents et posent quelques problèmes à notre charnière centrale.

    Les Français, quant à eux, sont un peu timorés face à ces grands gaillards et, oubliant sans doute que les Suédois sont déjà éliminés, ils ratent plusieurs occasions de leur marcher dessus ou de leur mettre des coups qui font vraiment mal et de leur offrir ainsi un baptême d’hélicoptère pour leurs vacances. Fort heureusement, ils font preuve d’une constance hallucinante dans leurs frappes, n’en cadrant aucune en première mi-temps.

    Les deux équipes regagnent les vestiaires sur un score nul et vierge qui fait les affaires des Bleus, premiers du groupe. Tout marche donc à merveille.

    Au retour des vestiaires, les hommes de Laurent Blanc se créent quelques belles occasions à 50 mètres du but mais dévissent leur frappes. Un peu plus tard, c’est Nasri qui a l’occasion de sceller le sort de la rencontre, malheureusement, il frappe au-dessus lui aussi et perd là une magnifique occasion d’insulter un journaliste. Hélas dès la 54ème minute, la Suède ouvre la marque sur un coup du sort : sur un centre anodin, Zlatan reprend le ballon involontairement du coup de pied, en extension, et catapulte le ballon dans les buts. Lloris est battu.

    Laurent Blanc, d’ordinaire si placide, semble tout à coup dépassé par les évènements, on le voit même hésiter à téléphoner à Jacques Santini ou Roger Lemerre pour obtenir de précieux conseils tactiques. Il décide finalement de sortir Ben Arfa au bout de 60 minutes, jugeant sans doute qu’il en avait déjà bien assez montré. Révoltés comme jamais et montrant tout leur orgueil, Les bleus ne se créeront curieusement aucune occasion avant que Sebastian Larsson tue le match en doublant la mise à la 90ème minute.

    Si le résultat n'a pas été à la hauteur, l'état d'esprit des Bleus a, en revanche, été irréprochable: les Français n'ont commis aucune faute sur l'adversaire, n'ont fait preuve d'aucune agressivité, ils ne se sont jamais crié dessus lorsque ça tournait mal et ont accepté, tel un héros tragique, la fatalité qui les cernait de toutes parts. La sortie de Nasri a symbolisé à merveille l'immense respect qui existe entre eux, le joueur d'Arsenal s'isolant avec beaucoup de pudeur et laissant les remplaçants digérer tranquillement leur frustration de n'être pas entrés en jeu. Et que dire du sens du sacrifice de Mexès, qui, décevant pendant tout le match, a l’incroyable lucidité de mettre un coup par derrière à un Suédois pour être sûr de rater le prochain match ?

    D'ailleurs, preuve, ultime de leur sportivité, ils ont tenu à rendre, dès  la fin du match, un hommage vibrant et unanime aux coéquipiers d'Ibrahimovic. La France peut se féliciter également d’avoir fait un beau match de quartier et prouvé que Laurent Blanc sait se servir de l’héritage de son prédecesseur.

    Enfin, Les Bleus auront réussi le triple exploit de faire passer les Suédois pour des techniciens, leur assise défensive pour le Milan d’Arrigo Sacchi et Voitonen pour le frère jumeau de Zlatan.

    Grâce à cette victoire, la Suède décroche une belle quatrième place, synonyme de qualification pour les éliminatoires du Mondial 2014.

    L’homme du match : Karim Benzema. Réussissant la prouesse de jouer plus bas qu’Anelka au Mondial 2010, le nouveau meneur de jeu des Bleus a joué à tous les postes du milieu de terrain dans le même match. Loin de se contenter de cet exploit, il a tout à la fois annihilé par son placement toutes les contre-attaques françaises et pu tester sa frappe à plus de 40 mètres des buts, s’offrant par là-même un entraînement qui ne sera pas de trop en vue du quart de finale. De très bon augure avant d’affronter l’Espagne.

     

    Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  • Quel dommage c’aurait été de ne plus voir évoluer la Roja dans cet Euro et de passer à côté de la chance de revivre au moins une fois l’extase de son match contre la Croatie.

    Comment ne pas tomber sous le charme de cette équipe pleine de panache, au jeu sans cesse plus varié, alternant avec bonheur jeu court et jeu étriqué, jeu dans les pieds et concours de passe à dix ; quel plaisir d’entendre des commentateurs pourtant totalement neutres, pour qui les tacles sur la cheville à hauteur de tibia dans la surface ne sont pas sanctionnables d’un penalty, crier au miracle, malgré leur extrême lucidité, devant ce jeu qui a la finesse des tortillas, l’harmonie des castagnettes ou la beauté des chansons de Julio Iglesias. Comment ne pas être séduit par l’élégance de Ramos dans tous ses tacles, par le fair-play sans égal de Sergio Busquets ou par l’efficacité de Torres ?

    Quel remède à l’ennui et quelle prise de risque dans le jeu des Espagnols, quel pied de nez au calcul : ce n’est pas une simple affection qu’on ressent pour cette équipe, c’est un coup de cœur, presque un coup de foudre, on a envie de manger des tapas et de la paella en dansant le flamenco ou la séguedille, d’acheter des lots de seringues, de crier « Vamos », de mesurer 1,60 m, de s’acheter un maillot floqué Arbeloa. de dire « vale » deux-cent fois par jour, et même, pourquoi pas d’aller voir une corrida en sirotant un bon verre de calimucho.

    On a envie de revivre son fabuleux parcours de coupe du monde, lorsqu’elle développa un football ultra-offensif en surclassant ses adversaires à partir des 1/8èmes de finale : 1-0 contre le Portugal, 1-0 contre le Paraguay, 1-0 contre l’Allemagne puis 1-0 contre les Pays-Bas, effaçant définitivement des tablettes le Brésil de Pelé, l’Argentine de Maradona, la Hollande de Cruyff ou la France de Platini et devenant sans conteste la plus grande équipe de tous les temps.

               C’est donc en toute logique que les Espagnols terminent premiers de ce groupe. Dans l’autre match de la poule, l’Italie respire : en étouffant l’Eire dans un match à couper le souffle, les transalpins se qualifient pour les quarts de finale et font souffler un vent de fraîcheur sur le football italien.

    Les trois matches de la République d’Irlande dans cet Euro confirment le fait que faire jouer les handicapés et les valides ensemble n’est décidément pas une bonne idée. C’est extrêmement déculpabilisant pour la France de voir jouer l’Eire en phase finale et on se dit finalement que l’épisode de Knysna n’était pas si ridicule que ça.

    Et si Thierry Henry avait essayé de leur rendre service en les invitant à pratiquer un autre sport et à revenir à leurs racines ?

    .

     

     

    Google Bookmarks Blogmarks

    4 commentaires
  • Même s’il agaçait parfois, Thierry Roland avait le mérite de ne pas se prendre pour un autre, de ne pas affecter un ton de spécialiste. Moins critique que beaucoup de ses confrères, il était supporter avant d’être commentateur et cette passion qui l’animait nous fait déjà regretter ses accès de mauvaise humeur, son « y a pas la ligne droite de Longchamp », son « hou la la » ou son « il a pris le ballon dans les bijoux de famille ».

    Avec Jean-Michel Larqué, il formait un duo complémentaire dont on n’a mesuré l’efficacité et la complicité qu’après leur séparation tant leurs remplaçants ont déçu.

    Avec la mort de Thierry Roland, c’est un morceau de notre enfance qui s’en va, le parfum du football des années 80 et 90 mais c’est aussi une voix rattachée pour toujours aux exploits des Bleus de 98 et 2000.

     En près de 57 ans de carrière, il avait commenté 13 coupes du monde et 9 championnats d’Europe mais se réjouissait comme un gamin, à 74 ans, de partir pour l’Ukraine commenter un Euro avec son compère de toujours, Jean-Michel Larqué.

    Le sort a voulu qu’il décède pendant l’Euro, alors même qu’il s’apprêtait à reconstituer pour la première fois depuis 2004 ce duo historique. Une opération chirurgicale l’avait empêché de participer au début de l’Euro. «Il se faisait une telle joie de reformer le tandem. Il est parti sans ça. Le plus terrible, c'est que sa dernière joie, j'aurais pu la lui procurer», a déclaré, en sanglots, le journaliste interrogé en direct sur BFM-TV/RMC ». Jean-Michel pourra se consoler en se disant que Thierry s’est endormi serein hier soir après le match de l’équipe de France et qu’il aura pu voir une dernière fois les Bleus réaliser un match accompli.

    C’est un « grand coup de spaghetti derrière les oreilles » pour tous les amoureux du football qui regretteront les commentaires de ce journaliste parfois soupe au lait mais « du reste très sympathique ».

    « Après ça, on peut mourir tranquille » disait le journaliste après la victoire des Bleus en 1998. C’est tout ce qu’on te souhaite, Thierry.

    Google Bookmarks Blogmarks

    1 commentaire
  • Est-ce un hasard si depuis qu’un président de la république Français lui fait de l’ombre, la Hollande a la combativité d’un Amsterdamois sous LSD et que son jeu suinte la mimolette avariée ? Serait-elle devenue, elle aussi, une équipe normale ?

    Toujours est-il que dès l’entame, on sent que le match ne va pas tenir toutes ses promesses : aucun crachat, aucun Hollandais pour se frotter un maillot allemand sur le postérieur, pas de « sales Bataves » qui fusent ; on voit même Robben adresser une passe à un coéquipier, Van Bommel parler gentiment à l’arbitre et De Jong faire des tacles réguliers, ça sent le match polissé, ennuyeux, on est loin des RFA-Pays-Bas des années 80 où tous les coups étaient permis et où l’on pouvait facilement faire passer Bruno Germain ou Gernot Rohr pour des poètes.

    C’est pourtant Les Pays-Bas qui se créent la première grosse occasion du match par l’intermédiaire de Robin Van Persie mais l’avant-centre échoue de peu dans sa tentative repoussée en corner par le gardien allemand. Mais cette occasion est un leurre, la belle mécanique Oranje n’est pas aussi bien huilée qu’à son habitude et c’est tout naturellement que les Allemands, habitués à ne pas se faire un fromage de la Hollande, appuient sur l’accélérateur et par l’intermédiaire de leur piston offensif, Gomez, qui tourne à plein régime depuis le début du tournoi, frappent deux fois. A la reprise, les Orange sont dans le rouge et ne semblent plus avoir grand chose sous le capot mais à la 73ème, Van Persie met les gaz et freine les ambitions allemandes.en marquant un but splendide, confirmant que les Hollandais sont dans cet Euro, une équipe à réaction.

    Le diesel est enfin lancé, se dit-on, erreur, les Hollandais calent et les Allemands font ronronner leur football avec beaucoup d’expérience et de sang-froid pour s’imposer finalement 2-1 au bout d’un match maîtrisé de bout en bout.

    L’Allemagne est presque qualifiée et les Pays-Bas presque éliminés. S’ils savaient qu’ils étaient tombés dans le groupe de la mort, les Hollandais ne s’attendaient sans doute pas à être sous assistance respiratoire dès la fin du deuxième match.

    La victoire du Portugal sur le Danemark dans un match où Christiano Ronaldo semble en être resté au stade de la lose depuis son échec sur penalty à Benfica leur laisse une chance infime de s’en sortir

    Ce qui est sûr en tout cas, c’est que Les Allemands sont décidément les maîtres de l’Euro.

     

    Google Bookmarks Blogmarks

    votre commentaire
  • Lorsque JWT entre sur le court contre le numéro 1 mondial, on ne sait pas si on est en droit d’espérer un exploit. Déjà parce qu’on ignore quel Djoko Tsonga va rencontrer, ensuite parce que la double vie de comédien/tennisman de Jo ne lui laisse pas beaucoup de temps pour s’entraîner.

    Le premier set remporté aisément par le Serbe apporte un premier élément de réponse : les heures d'entraînement passées à envoyer une pièce d'un euro dans un distributeur semblent avoir légèrement déréglé le Manceau.

    Au début du deuxième set, Tsonga est breaké d'entrée et à cet instant, on voit mal comment le Français pourrait revenir dans le match mais c'est sans compter sur sa botte secrète: au changement de côté, le Français sort de sa manche un Kinder Bueno et le résultat ne se fait pas attendre : coups droits à la Reneberg, revers à la Todd Woodbridge, services canon à la Jay Berger et volées façon Wally Masur ; c’en est trop pour Djokovic qui doit s’incliner dans la deuxième manche.

    S'il est moins puissant que le Kinder Bueno Espagnol  dont se gavent ces temps-ci Nadal et Ferrer –lequel aurait, dit-on, été fabriqué sur le modèle d’une friandise autrichienne particulièrement appréciée par Thomas Muster-, le Kinder Bueno français n’en demeure pas moins extrêmement efficace et Jo devient presque irrésistible, il se met même à bien servir sur les points importants et empoche le troisième set.

    On se dit alors que Jo va se relâcher au début du quatrième, pas du tout. Djokovic semble incrédule et presque résigné devant l’insolente réussite du Français. Il faut dire que la coupe de cheveux en cocktail de Jo, mi-playmobil mi-Jérémy Ménez n’a rien de rassurant. Elle est un tel défi aux lois de l’esthétique qu’il semble que plus rien ne pourra désormais lui arriver.

    C’est donc fort logiquement que Jo obtient une puis plusieurs balles de match, à chaque fois sur le service du Serbe. Mais pas facile, quand on est Français, d'écarter, au moment de jouer ces balles de match, le fantôme d'Henri Leconte, le spectre de Cédric Pioline, l'ombre de Richard Gasquet mais surtout le souffle d'Amélie Mauresmo qui planent sur le court Philippe Chatrier.

               Tsonga s’inclinera finalement en cinq manches confirmant qu'il est bien meilleur comédien que joueur de tennis. Il aura quand même gagné, grâce à cette place de 1/4 de finaliste 150 000 euros soit l'équivalent de 5641 boîtes de Kinder Bueno, une vraie consolation.

     

    .

     

     

     

    Google Bookmarks Blogmarks

    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires