• Laurent Blanc a enfin livré sa liste. Comme toujours, même si elle suit une certaine logique , elle n'est pas exempte de quelques surprises.

    Les attendus :

    Gourcuff (Lyon) : comme prévu, le champion du monde de ball-trap a été convoqué par Laurent Blanc. Il faut dire qu'une telle constance à ce niveau est rare. Il a récité sa partition toute la saison avec une étonnante régularité, rejouant tout le temps le même match, sauf peut-être contre Brest où il a parfois semblé un peu irrégulier.

    A. Diarra (Marseille) : Cette saison, il a repoussé les limites du football. Son talent est tel qu'il peut se passer de la technique de base du footballeur tout en continuant à évoluer à son meilleur niveau. Tout simplement impressionnant.

    Les surprises:

    Penneteau (ramasseur de balles dans les buts de Valenciennes) : malgré son splendide arrêt (le seul à ce jour) face à Dijon lors de la 22ème journée, le sélectionneur a choisi de se passer de ses services. Un choix audacieux. Injuste diront certains.

    Le Gazélec (Aiacciù): C'est la grande surprise de la liste. Malgré leur brillant parcours en coupe de France et leur état d'esprit irréprochable, Laurent Blanc n'a retenu aucun joueur.

    Cédric Bardon (maison de retraite de Guingamp) : Certes, le Maradona du stade Antonis Papadopulos a stoppé sa carrière l'année dernière. Mais on a vu en 2006 ce que pouvait produire le retour d'un champion en sélection. On s'attendait à ce que le Président propose le même défi à celui qui fut à l'origine du renouveau du football chypriote lors de son passage à l'Anorthosis Famagouste Football Club. Il n'en est rien. Espérons que l'équipe de France n'ait pas à s'en mordre les doigts.

    Benzéma (Real Madrid) : Malgré son obstination à demeurer dans un tout petit club peu médiatisé et au risque de devenir invisible, Laurent Blanc a choisi de faire confiance à l'ancien lyonnais.

    Mabiala (Nice) : On dit souvent que pour faire gagner une équipe dans une grande compétition, il faut des metteurs d'ambiance, des Lionel Charbonnier version 2012. Avec son immense sens de l'humour en défense, le grand espoir des Aiglons aurait pu faire partie de ceux-là mais Laurent Blanc en a décidé autrement.

    D'après nos calculs, si Laurent Blanc ne choisit que 23 joueurs au final, il devra en éliminer 3. Qui seront les futurs Djétou, Laigle ou Lamouchi de la liste ? Sachant que Rémy, Malouda et Kaboul sont blessés, le choix s'annonce cornélien.

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  • Qui est le plus grand ? Quoi de plus naturel que de se poser cette question ? Si vous aviez lu la Bible, chers lecteurs incultes et amateurs de soupe télévisuelle indigeste autant qu’insipide, vous sauriez que cette question a agité les apôtres eux-mêmes. L’avidité qu’a l’homme à se comparer aux autres n’a d’égale que sa propension à les imiter. Il cherche sans cesse à se distinguer ou à s’assimiler.

    On retrouve cette obsession chez les journalistes sportifs qui voient des ressemblances partout. Bancarel a très vite été qualifié de « nouveau JPP », Scholes de « Cantona roux », Ribéry de « nouveau Zidane » ou Pablo Aymar de « Nouveau Maradona » par le sage Christian Jeanpierre. Parallèlement, les journalistes de mon enfance n’avaient de cesse que de se demander qui de Platini ou de Maradona était le meilleur. Et il suffit de se promener cinq minutes sur les forums pour s’apercevoir que le duel Cristiano Ronaldo/ Messi obsède le footix lambda.

    Pour autant, je ne suis pas de ceux qui éludent la question trop facilement en prétextant que les époques sont différentes entre tel ou tel joueur et qu’il est donc impossible de les comparer. Il suffit alors d’analyser leurs performances à la lumière de ces contextes différents. Par exemple, il faudra éviter de tirer des conclusions trop hâtives d’un nombre de buts plus important marqué par un joueur des années 1970 qu’on comparerait avec un joueur des années 1990 etc….

    Un autre problème se pose toutefois. Qu’est-ce qu’on évalue exactement lorsqu’on cherche à savoir qui est le meilleur ? Quels critères prendre en compte ? la technique pure ? La capacité à être décisif, à faire gagner son équipe, ? la longévité au très haut niveau ? La différence de niveau avec ses concurrents ? Si c’est de ça qu’il s’agit, Bubka, comme Schumacher ou Jordan sont parmi les tous meilleurs sportifs de l’histoire. Mais ces critères eux-mêmes sont discutables. La différence avec la concurrence dépend de la concurrence elle-même. Comment comparer la concurrence à laquelle doit faire face Djokovic aujourd’hui (Nadal, Federer, Murray) à la concurrence à laquelle a dû faire face Lyon entre 2000 et 2007 ? De même, la technique pure évolue aussi en fonction du mental et de la volonté de s’entraîner, ou de l’envie que l’on manifeste à l’entraînement. Comme je l’ai expliqué dans un autre article, Jordan, par son talent pur et sa détermination sans faille reste pour moi un des plus grands. Est-il le plus grand ?

    C’est finalement une réflexion d’un ancien recordman du monde du sprint, Leroy Burrel, qui m’a éclairé définitivement sur le plus grand sportif de l’histoire. Il expliquait à un journaliste de l’équipe magazine (qui lui demandait ce que ça faisait d’être l’homme le plus rapide de la planète) : "peut-être que mon voisin est beaucoup plus fort que moi car il a peut-être des qualités intrinsèques qui lui auraient permis de devenir le meilleur sprinteur du monde en suivant mon parcours" (je paraphrase)

    Quand j’ai lu ça, ça a sonné comme une évidence. Si ce qu’il dit est vrai, autant être honnête, le plus grand sportif de tous les temps, c'est moi: je pense que j'avais toutes les qualités requises pour le devenir (bien davantage que Jordan) mais j'ai commencé trop tard et je n'avais pas le mental. J'ai beaucoup de regrets.

     

     

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  • On se souvient tous de l’exploit de Liverpool en finale de ligue des champions face à Milan (0-3 puis 3-3), de celui de La Corogne face au P. S. G (0-3 puis 4-3) ou de l’incroyable remontée de Leverkusen face à Barcelone dont seul un coup de sifflet final prématuré de l’arbitre limita l’envergure (0-7 puis 1-7). Pourtant, dans l’histoire du football, ces exploits sont rares. Que peut bien dire un coach à ses joueurs lorsqu’ils sont menés 3-0 à la mi-temps ?

    Voici un petit florilège des discours les plus efficaces, le génie de l’entraîneur consistant à choisir le plus adapté aux circonstances :

    Nuancé : « N’hésitez pas à passer par les côtés sans oublier l’axe, mettez du rythme mais pensez à faire tourner, allez au bout de vos actions mais sans trop vous livrer et surtout croyez-y jusqu’au bout mais ne soyez pas trop naïfs. »

    Scientifique : « Sachant que 97% des équipes qui sont menées 3-0 à la mi-temps perdent le match, que nous marquons en moyenne 80% de nos buts en première mi-temps, qu’ils marquent 66% des leurs en seconde, que nous n’avons marqué qu’un seul but contre eux lors de nos douze dernières confrontations, que nous n’avons gagné que deux matches sur 10 sur synthétique et aucun par temps sec et qu’ils sont invaincus les soirs de pleine lune, calculez la somme qu’il faudra leur donner pour qu’ils acceptent de nous offrir le match. »

    Philosophe : « David Douillet a dit un jour : « celui qui affronte le combat, c’est celui qui n’a pas peur de mourir » et moi, je comprends tout à fait que vous ayez peur de mourir ; car que sait-on de la mort sinon qu’elle est la fin de la vie ? Et si Platon nous exhorte dans Le Phédon à croire en l’immortalité de l’âme, la lecture de l’œuvre intégrale de Bernard Werber nous fait douter de l’existence même de cette dernière. Quant à moi, comme le disait DSK lorsqu’il pensait encore avec sa tête, « le doute m’habite ». Dans cette deuxième mi-temps, contentez-vous donc de faire ce que vous pouvez et, comme le disait si bien le nègre de Laurent Fignon dans son chef d’œuvre Nous étions jeunes et insouciants, l’important est de viser « le lustre du merveilleux (car) s’amuser, ça empêche de mourir. »

    Roger Lemerre : « je t’ai donné un numéro, je t’ai donné un maillot, tu dois l’honorer. » (à répéter onze fois ou plus selon le nombre de joueurs présents dans le vestiaire et portant un maillot)

    Diplomate : « Si je puis me permettre et sans vouloir déclencher une polémique malvenue qui altérerait la dynamique actuelle et qui ne rendrait pas justice aux louables intentions qui sont les vôtres depuis que j’ai eu l’immense bonheur de prendre en main votre équipe, bonheur dont je me félicite chaque jour et pour lequel je vous vouerai toute ma vie une reconnaissance éternelle ; j’ai cru observer parfois chez certains joueurs -mais encore une fois cela n’est peut-être qu’une impression relative à la déception un peu excessive qui m’anime en cette fin de première mi-temps- sinon un peu de dilettantisme, tout au moins un engagement parfois un peu modéré au regard de la situation qui est la nôtre. Je vous exhorte donc, bien que je sois parfaitement convaincu que votre irréprochable conscience professionnelle vous y invite déjà, à redoubler d’efforts en deuxième mi-temps. »

    Grec : : « Si vous accrochez le nul, je vous promets que vous toucherez votre salaire dans moins de six mois. »

    Italien : « C’est pas mal, les gars mais n’oubliez pas que ce n’est qu’un tout petit bout du chemin qu’on a fait. On a encore cinq buts à prendre si on veut rafler la mise. Si tout se passe comme prévu c’est 1.000 000 d’euros par tête. »

    Optimiste : « C’est dommage parce qu’on contrôle parfaitement le match pendant les trois premières minutes et après on se relâche un peu parce qu’on a fourni beaucoup d’efforts et on prend trois buts coup sur coup, en à peine quarante minutes de jeu. C’est d’autant plus rageant qu’on a un bon quart de demi-douzaine d’occasions presque franches, deux tirs qui passent juste entre le poteau droit et celui de corner et qu’on aurait dû bénéficier de davantage de fautes, qui, si elles avaient été commises dans la surface et non dans le rond central, auraient pu valoir penalty. Il faut continuer comme ça et ne rien lâcher, ça va finir par passer. »

     

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